Dernière mise à jour à 13h17 le 26/08
Les pays des Balkans s'inquiètent fortement de l'afflux de réfugiés ces derniers mois et certains dirigeants ont appelé lundi à plus d'intervention des pays de l'Union européenne (UE).
Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic estime que les autorités allemandes et grecques sont responsables de la crise des migrants dans l'UE, rapporte le média local.
"Je suis sûr que si l'Allemagne offrait moins d'argent (versements mensuels) aux migrants des Balkans occidentaux, l'afflux (de réfugiés) baisserait considérablement", a déclaré M. Vucic dans une interview accordée au journal allemand Handelsblatt.
M. Vucic a également condamné la réticence "inacceptable" des autorités locales grecques d'inscrire les réfugiés entrant dans l'Union Européenne.
Lors d'une conférence de presse conjointe après leur rencontre à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont appelé lundi à une politique commune européenne sur l'asile pour faire face à la pire crise de réfugiés.
Mme Merkel a indiqué que le droit commun de l'asile n'était pas appliqué.
L'Allemagne et la France espèrent que tous les Etats membres de l'UE appliqueront intégralement le droit de l'asile, y compris l'enregistrement des réfugiés et les normes minimum de logements et de soins de santé.
S'exprimant au sujet de la situation en Grèce et en Italie, Mme Merkel et M. Hollande ont déclaré que les pays de l'UE devraient unir leurs efforts pour aider à construire des centres d'enregistrement et envoyer du personnel dans les deux pays considérés comme portes d'entrée européennes pour les demandeurs d'asile et les réfugiés arrivant par la mer.
"Cela doit être fait rapidement, cette année. Nous ne pouvons tolérer le retard", a souligné la chancelière allemande.
Ces remarques interviennent après que l'énorme afflux de migrants a causé de graves problèmes aux petits pays des Balkans, dont la plupart ne possède pas les ressources ni les équipements pour recevoir des migrants en si grand nombre.
Une des portes principales à la "terre promise" qu'est l'Europe est la route Grèce-Macédoine-Serbie. L'autre route traverse l'Italie.
Face à cette situation, la Macédoine a déclaré "l'état d'urgence" jeudi à ses frontières sud et nord, envoyant la police et les forces armées contrôler l'afflux et le transit grandissants des migrants.
Pour le ministre macédonien des Affaires étrangères, Nikola Poposki, l'aide européenne pour faire face à la crise des migrants dans les Balkans n'a été à ce jour que "symbolique".
Le week-end dernier, quelques 4.400 migrants ont été sauvés des côtes libyennes lors d'une des plus grandes opérations menées à ce jour dans le cadre de la mission de secours européenne Triton en mer Méditerranée, selon les médias.
Depuis le début de l'année, plus de 2.300 personnes sont mortes en tentant d'atteindre l'Europe par bateau, selon l'Organisation internationale pour la migration (OIM).
Le HCR, agence de l'ONU pour les réfugiés, estime que près de 125.000 migrants sont arrivés cette année sur les îles Egée grecques, soit quatre fois plus qu'en 2014.