Dernière mise à jour à 11h28 le 15/12
Suite au deuxième tour des élections régionales en France, qui a vu la défaite du Front national et la victoire de la droite, suivie de la gauche, les principaux responsables prennent acte des résultats sans triomphalisme.
Au terme de ce second tour, sept des 12 régions de France métropolitaine ont été remportées par les listes des Républicains, parfois alliées à celles du centre, les cinq autres revenant aux candidats du Parti socialiste.
"Je veux remercier les millions d'électeurs, quelle que soit leur appartenance politique, qui se sont portés (...) sur les listes des Républicains et du centre", a déclaré dimanche soir le chef des Républicains, Nicolas Sarkozy.
"Cette mobilisation (...) ne doit cependant, sous aucun prétexte, faire oublier les avertissements qui ont été adressés à tous les responsables politiques, nous compris, lors du premier tour", a-t-il ajouté.
Egalement membre du parti Les Républicains, le sénateur Jean-Pierre Raffarin a déclaré lundi matin sur BFM TV qu'une "chose claire" se dégage de ces résultats : "c'est qu'il y a eu un sursaut républicain pour empêcher le Front national de conquérir une région".
Mais ces résultats sont aussi "troubles", a souligné l'ancien Premier ministre, car ils montrent que les deux forces politiques traditionnelles, le Parti socialiste (au pouvoir) et Les Républicains (opposition), "sont dépendants de leur mage".
"Pour gagner, la gauche est obligée de constituer des majorités ingouvernables et la droite est dans une situation symétrique", a-t-il souligné, estimant qu'il faut "aujourd'hui réfléchir aux nouveaux clivages politiques".
Dimanche soir, le Premier ministre Manuel Valls a tenu à saluer "les électeurs qui ont répondu à l'appel (...) de la gauche à faire barrage à l'extrême-droite qui n'obtient ce soir aucune région".
"Mais ce soir aucun soulagement, aucun triomphalisme, aucun message de victoire. Le danger de l'extrême droite n'est pas écarté, loin de là", a ajouté le chef du gouvernement.
De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis,a appelé dimanche soir à une "inflexion" de la politique gouvernementale pour lutter contre la précarité.
Interrogé lundi matin sur Europe 1, il a expliqué que cette inflexion permettra d'"assécher l'abstention et par ailleurs le vote Front national".
"Il ne s'agit pas de changer de politique économique", mais "de concentrer nos efforts" sur la "précarité", a-t-il précisé.
Quant à la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui s'est inclinée dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, elle a dénoncé dimanche soir "un régime à l'agonie".
"Cet entre-deux tours a vu le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale en poste, possédés par leur emportement, tenir des propos d'une irresponsabilité inquiétante qui conduisent à s'inquiéter sur les dérives et les dangers d'un régime à l'agonie", a-t-elle expliqué.
Bien que le Front national n'ait finalement remporté aucune région, ces élections régionales sont néanmoins "une très bonne rampe de lancement pour la présidentielle pour Marine le Pen", concluait lundi matin un journaliste de France 2, car "les candidats du Front national ont totalisé près de 6,5 millions de voix, un nouveau record".