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Loi du travail : l'interdiction de manifester suscite une polémique

Xinhua | 23.06.2016 08h20

L'interdiction de la manifestation qui devait avoir lieu jeudi à Paris contre la loi Travail suscite la polémique en France, provoquant une indignation à gauche mais aussi dans une partie de la droite.

Il s'agit d'une "décision politiquement autoritaire et irresponsable", a déclaré mercredi sur BFM TV le secrétaire national du parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, après que la préfecture de police de Paris a indiqué le même jour qu'elle interdisait la manifestation prévue jeudi contre la loi travail.

Les discussions entre les autorités et les syndicats "n'ont pas conduit à l'émergence d'un accord" et "le préfet de police considère qu'il n'y a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation" contre la loi travail qui devait se dérouler jeudi à Paris, avait en effet indiqué un peu plus tôt la préfecture dans un communiqué.

"Le rôle d'un premier ministre est d' apaiser et de dénouer les tensions. Ils sont enfermés dans quelque chose de complètement fou. Ils cherchent le drame", s'est indignée la députée écologiste Cécile Duflot, en marge d'un déplacement dans l' ouest de la France à Notre-Dame-des-Landes.

Pour sa part, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les-Verts (EELV), David Cormand, a dénoncé une "faute politique" et une "stratégie de tension (...) irresponsable" de la part du gouvernement.

Du côté des syndicats, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a condamné dans un communiqué "l'interdiction des manifestations annoncée par la préfecture de police de Paris".

A droite, certains responsables politiques se sont félicités de la décision, à l'instar du député Les Républicains Thierry Solère.

"C'est une décision que je comprends et que j' approuve à titre personnel", a déclaré l'élu sur la chaîne d' information I-Télé.

Mais d'autres responsables, comme l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, ont dénoncé l'interdiction de manifester.

"Je ne crois pas que ça soit raisonnable qu'un gouvernement républicain décide dans un pays comme le nôtre d'interdire des manifestations", a en effet déclaré le président des Républicains, en marge d'un déplacement à Berlin.

A l'extrême-droite, la présidente du Front national, Marine Le Pen, considère que l'interdiction était une "démission face aux casseurs et une atteinte grave à la démocratie".

Parallèlement aux condamnations, plusieurs élus, syndiqués et militants ont appelé à braver

l'interdiction préfectorale et à manifester en réaction à l'annonce de la préfecture.

"Evidemment on va désobéir, et on ira manifester quoi qu'il se passe demain", a fait savoir sur I-Télé le membre du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot.

"Nous irons manifester et nous verrons comment les forces de l'ordre réagiront", a réagi pour sa part sur BFM TV Karl Ghazi, membre de la CGT-Commerce.

"Nous ne nous laisserons pas faire par ce gouvernement de pyromanes! Nous manifesterons demain!", a déclaré de son côté sur I-Télé le porte-parole du Parti de gauche (PG), Eric Coquerel.

Enfin, cité par le journal Le Monde, l'eurodéputé Parti de gauche et candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a appelé "les élus à descendre dans la rue et à placer le cortège sous leur protection".

Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, devait recevoir mercredi en fin de matinée les dirigeants de la Confédération générale du travail (CGT) et de Force ouvrière (FO), MM. Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly, pour tenter d'apaiser les tensions suite à l'interdiction.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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