Dernière mise à jour à 08h17 le 08/10
Alain Juppé, le candidat à la primaire de la droite et maire de Bordeaux (Photo d'archive) |
Alain Juppé, le candidat à la primaire de la droite et maire de Bordeaux, s'est décrit en "homme de droite" mais "rassembleur" à l'occasion de son passage jeudi soir dans "L'Emission politique" sur la chaîne France 2.
L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac et favori des sondages réagissait ainsi aux critiques faite par Nicolas Sarkozy et ses soutiens qui le suspectent de vouloir récupérer des voix d'électeurs de gauche à l'occasion des primaires ouvertes de la droite et du centre.
Face à ces accusations, il a estimé que cela relevait de "l'outrance" et que chez les soutiens de M. Sarkozy , c'était "panique à bord". Il a profité de cette question pour faire allusion à une étude qui montrait "que la seule chance de M. Sarkozy de gagner, c'est de capter les voix de l'extrême droite". Concernant l'accusation de dévoyer la primaire de droite, il a dit qu'il pouvait "renvoyer le compliment" à son principal adversaire de la primaire.
M. Juppé a ensuite précisé : "Moi, je n' ai pas appelé les électeurs de gauche à venir voter. J'ai appelé les Français de bonne volonté qui souscrivent aux valeurs de la droite et du centre".
Tout au long de l'émission, Alain Juppé s'est assigné à rester sur sa ligne politique, ce que ses partisans appellent "son couloir", et a décliné ses propositions économiques qui relèvent de celles d'une droite française classique.
Il a ainsi rappelé qu'il supprimerait l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui concerne les plus aisés, déciderait d'une baisse de l'impôt sur les sociétés de 11 milliards d'euros, d'une baisse de deux milliards d'euros "environ" de l'impôt sur le revenu en faveur des familles, ainsi que le report progressif de l'âge de départ légal à la retraite à 65 ans et la fin des 35 heures pour une durée de référence du travail hebdomadaire de 39 heures.
Pour l'actuel maire de Bordeaux, ce sont autant de mesures qui doivent stimuler l'emploi, annonçant que son objectif, "c'est de faire en sorte que les Français qui ont de l'argent puissent le réinvestir dans les entreprises françaises", réagissant ainsi aux critiques qui estiment que ce sont des propositions favorables aux hauts revenus et qui seraient dommageables pour les plus modestes.
L'interview politique s'est aussi attardée sur la personnalité de M. Juppé, qui est souvent décrite dans les médias comme celle d'un homme "froid", "hautain", "technocrate". L'ex-Premier ministre, qui assume son caractère en déclarant "je suis comme je suis", s'est permis un trait d'humour lorsque le journaliste lui a dit qu'il était parfois "un peu cassant", répondant : "Je suis cassant? Non, je ne me casse pas, je suis assez résistant!".
A la fin de l'émission, quand on lui a présenté l'éventualité de perdre la primaire de la droite et du centre, M. Juppé a assuré qu'il se rangerait derrière M. Sarkozy si l'ancien président venait à gagner le scrutin. Mais le maire de Bordeaux a posé une condition : que la primaire soit "honnête", semblant relancer les doutes quant à la sincérité de ce scrutin. "Il faut toujours être vigilant", a ainsi conclu M. Juppé.