Dernière mise à jour à 08h29 le 13/12
Le nombre des migrants internationaux a augmenté d'environ 85 millions de personnes entre 1995-2015, alors que celui de migrants de pays en développement qui se dirigent vers des pays avancés a fait un bond de 36% à 51% du total mondial, a annoncé le Centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) lundi dans un communiqué introduisant son nouveau rapport sur la migration mondiale.
Selon le rapport intitulé "Perspectives du développement mondial 2017 : Les migrations dans un monde en mutation", malgré la croissance économique rapide qu'enregistrent beaucoup d'économies en développement, l'écart moyen de revenu par habitant entre économies en développement et économies avancées a grandi pour passer de 20 000 USD environ en 1995 à plus de 35 000 USD en 2015, renforçant encore l'attrait de ces dernières aux yeux des migrants.
Par ailleurs, bien que les pays en développement aient enregistré une amélioration du bien-être de leur population dans des domaines tels que l'espérance de vie, la sécurité, la santé et l'éducation, les disparités en la matière par rapport aux pays avancés demeurent fortes, indique le rapport pour expliquer les flux de mirgants vers les pays avancés.
L'existence de réseaux de migrants qui vivent déjà dans les pays d'accueil (famille, amis et communauté) a pour effet de faciliter les migrations et d'accentuer ainsi leur concentration sur un petit nombre de destinations privilégiées, ajoute le rapport.
"Les migrations sont une résultante naturelle du développement économique dont peuvent tirer avantage aussi bien les pays d'origine que les pays de destination. C'est une tendance qui est appelée à durer, il faut donc que tous les pays y trouvent leur intérêt", a indiqué Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE dans le communiqué, ajoutant qu'"une amélioration de la coopération aiderait les économies en développement, émergentes et avancées à mieux gérer les migrations pour l'avantage de tous, et à garantir ainsi que celles-ci feront plus de gagnants et moins de perdants."
Selon l'étude du Centre de développement de l'OCDE, les migrations peuvent avoir des effets tant positifs que négatifs sur les pays d'origine et les pays de destination. Étant donné que le nombre de personnes qui migrent va probablement continuer à croître, il apparaît de plus en plus nécessaire de renforcer la coopération internationale dans la gestion des flux migratoires, ainsi que de disposer d'un cadre pour la prise en main des crises des réfugiés, phénomène distinct de celui des migrations économiques et d'une ampleur moindre. Même avec la crise actuelle, les réfugiés représentent en effet moins de 10 % du total des migrants du monde entier.
Les efforts d'amélioration de la coopération internationale devraient porter sur des domaines tels que la protection des droits des migrants, les accords de visa, les coûts afférents au recrutement et aux envois de fonds, ainsi que les partenariats pour les qualifications et les compétences.