Dernière mise à jour à 08h38 le 14/04
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a appelé jeudi l'agence de l'ONU chargée du contrôle des armes chimiques à envoyer un groupe d'investigateurs internationaux en Syrie, afin d'enquêter sur une attaque aux armes chimiques présumée qui aurait été commise la semaine dernière dans le pays.
"Le conseil exécutif de l'OIAC s'est réuni en urgence aujourd'hui à La Haye, et nous lui avons proposé de constituer une délégation d'enquête", a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse. L'OIAC, ou Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, est une organisation internationale chargée du contrôle des armes chimiques dans le monde.
Le diplomate russe a suggéré que le groupe d'enquête devrait comporter des experts venus des pays occidentaux, du Moyen-Orient et de Russie.
L'enquête devrait être menée "de manière transparente, indépendante et professionnelle", à la fois sur la base aérienne depuis laquelle auraient décollé les appareils aériens syriens transportant des armes chimiques, et dans la zone où se serait produite l'attaque aux gaz de combats, a souligné M. Lavrov.
Les Etats-Unis et leurs alliés ont accusé Damas d'avoir gazé des civils le 4 avril. La Russie affirme cependant que cette intoxication aurait pu être causée par l'explosion d'un dépôt d'armes chimiques appartenant aux rebelles, qui aurait été détruit par un raid des forces aériennes syriennes.
Mercredi, la Russie a opposé son véto à une résolution soumise à l'ONU par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, et demandant à ce que l'armée syrienne autorise les enquêteurs de l'ONU à accéder à tous les détails de leurs opérations militaires le jour de l'attaque présumée.
L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley a vivement critiqué la Russie pour avoir fait obstacle à cette enquête de l'ONU, et pour avoir bloqué une résolution qui aurait aidé à promouvoir la paix en Syrie.
M. Lavrov a cependant déclaré jeudi dans une conférence de presse que le projet de résolution auquel la Russie s'était opposé avait été formulé "de manière unilatérale", et se contentait d'exiger du gouvernement syrien l'accès à toutes ses installations militaires.