Dernière mise à jour à 08h37 le 20/04
L'Observatoire du nucléaire et sept associations écologistes, dont Greenpeace et France nature environnement, ont fait appel au Premier ministre français Bernard Cazeneuve mardi 18 avril, lui demandant d'abroger le décret autorisant la construction du réacteur EPR de Flamanville (Manche), comme indiqué dans un communiqué commun.
Le dépôt de ce recours intervient suite aux récentes révélations faites par la presse française selon lesquelles, alertées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), EDF, exploitant, et Areva, fabricant d'équipement nucléaire, avaient connaissance, dès 2005, d'informations substantielles sur l'incapacité technique de l'usine Creusot Forge à réaliser des pièces conformes pour la construction de cette installation nucléaire de base (INB), indiquent les associations.
Selon l'Observatoire du nucléaire, organisme indépendant, la "dissimulation" de ces informations lors de l'enquête publique relative au décret d'autorisation de construction, qui a eu lieu du 15 juin au 31 juillet 2006, "entache d'illégalité les conclusions de cette enquête, de sorte que le décret a été pris selon une procédure irrégulière" et "ces éléments confirment l'incapacité d'Areva et d'EDF à assurer dans des conditions satisfaisantes la construction".
Les huit associations contestent également le décret publié en mars dernier allongeant l'autorisation de création de l'EPR de Flamanville, permettant notamment à EDF de poursuivre le chantier de construction au-delà des dix ans initialement autorisés. Cette prolongation n'apporte "aucune justification quant à la garantie de la protection de ces intérêts essentiels", souligne le communiqué.
L'Observatoire du nucléaire a précisé qu'en cas de non réponse de la part du Premier ministre français, les associations saisiraient le Conseil d'Etat français.
Le 9 avril dernier, la ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal, avait annoncé la publication officielle du décret autorisant la fermeture de la plus ancienne centrale nucléaire française située à Fessenheim (Haut-Rhin) "à compter de la date de mise en service de l'EPR de Flamanville", promesse du mandat de François Hollande.
Interrogé à ce sujet par Xinhua, le service de presse du Premier ministre français n'a pas souhaité répondre.