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La Corée du Sud doit en revenir à une politique plus constructive avec Pyongyang

Xinhua | 09.05.2017 16h01

A l'heure où les électeurs sud-coréens se choisissent un nouveau président ce mardi, que les tensions dans la péninsule croissent et que la confiance de ses voisins baisse, il semble que la Corée du Sud est plus prête que jamais pour un changement de leadership qui permette d'en revenir à une politique plus pacifique envers Pyongyang.

Quel que soit le futur locataire de la Maison Bleue, il devra tirer les leçons des erreurs commises par la présidente destituée Park Geun-hye, dont le mandat rongé par des scandales a pris fin sur des inculpations pour corruption, et réexaminer la décision controversée de déployer le bouclier antimissile américain THAAD qui menace la sécurité nationale et aggrave les relations avec les pays voisins.

C'est un soulagement que de voir Moon Jae-in, candidat du parti d'opposition Minjoo, promettre de renouer avec la "politique du rayon de soleil" envers la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Cette politique, menée dans les années 2000 par son mentor, l'ancien président Roh Moo-hyun, avait permis un rapprochement Nord-Sud et garanti la paix et la prospérité régionales.

Outre un redressement de l'économie, la principale priorité du futur chef de l'Etat sud-coréen sera d'apaiser les tensions actuelles avec des mesures concrètes et de trouver les moyens de sortir de cette impasse diplomatique en Asie du Nord-Est.

Ces deux dernières années, c'est à une véritable tâche herculéenne qu'ont été confrontés certains responsables politiques sud-coréens lorsqu'il s'est agi d'aller au delà de la myopie et de l'immobilisme, et d'avoir une vraie vue d'ensemble de la sécurité nationale.

Au lieu de faire de leur pays un facteur positif en matière de promotion de la stabilité régionale, certaines forces conservatrices à Séoul, qui ont dominé l'arène politique ces dernières années, en ont décidé autrement.

Leur choix de poursuivre les manoeuvres militaires annuelles avec les Etats-Unis, ajoutant un degré d'intimidation supplémentaire à l'adresse de leur voisin du Nord, a renforcé le sentiment d'insécurité de Pyongyang, entraînant de sa part diatribes et contre-mesures.

Concernant le THAAD, aussi valides que soient les raisons de Séoul de le déployer, ce bouclier constitue assurément une menace directe pour les intérêts stratégiques de la Chine et son réseau de sécurité.

La Corée du Sud a payé le prix de ce coup de poignard dans le dos de la Chine, alors que cette dernière ne s'épargnait pourtant aucun effort pour rendre le dialogue possible, avec une confiance mutuelle érodée et des perspectives de coopération économiques freinées.

Face à tous ces défis, ce pays mérite un président au leadership fort qui rendra la péninsule plus sûre et plus stable, et non le contraire.

L'ardeur de Séoul à défendre sa sécurité a ses raisons, mais la patience et la vision comptent davantage lorsqu'il n'existe pas de solution rapide et facile pour résoudre une crise.

Il serait judicieux que le prochain chef de l'Etat sud-coréen réponde positivement à la proposition chinoise de renouer le dialogue, à savoir que Pyongyang suspende son programme nucléaire en échange de l'arrêt des manoeuvres américano-sud-coréennes. Une chose que les précédents dirigeants sud-coréens n'ont su faire ces dix dernières années.

Plus encore, afin de démontrer sa disponibilité à apaiser les tensions, Séoul devrait interrompre sur le champ le déploiement du système THAAD, inefficace à empêcher la RPDC à poursuivre son programme nucléaire et balistique.

L'histoire nous enseigne que l'hostilité ne génère que des représailles. Aujourd'hui, il incombe au prochain président sud-coréen de faire réellement preuve de leadership en pensant différemment.

(Rédacteurs :Qian HE, Wei SHAN)
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