Dernière mise à jour à 08h43 le 07/06
L'homme qui a attaqué au marteau des policiers, mardi après-midi, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, en plein cœur du Paris touristique, "a crié 'c'est pour la Syrie'" et "se présentait comme un étudiant algérien", a déclaré sur place, en fin de journée, le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb. Cette nouvelle agression d'un représentant des forces de l'ordre intervient dans un contexte de menace terroriste élevée et dans un pays toujours placé sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence.
"Un policier a été agressé cet après-midi par un individu à environ 16h20. Il y avait une patrouille de trois policiers chargés de la surveillance des touristes lorsqu'une personne est venue derrière ces policiers, armée d'un marteau, et a commencé à frapper un policier. Un de ses collègues a fait feu", a expliqué le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb, lors d'un point presse, en fin d'après-midi.
L'agression s'est produite en plein cœur du Paris touristique, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, l'un des monuments les plus visités en Europe, avec 13 millions d'entrées par an. Elle survient dans un contexte de menace terroriste élevée et dans un pays toujours placé sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence décrété le 13 novembre 2015 au soir des attentats meurtriers de Paris et Saint-Denis.
"C'était quelqu'un qui se présentait comme étudiant algérien, il était muni d'une carte dont nous devrons vérifier l'authenticité", a dit le ministre de l'Intérieur aux journalistes, précisant que l'agresseur, blessé par des tirs de riposte, avait également en sa possession "des couteaux de cuisine".
Le policier agressé est "suivi à l'hôpital" et l'agresseur "fait l'objet de soins" après avoir été blessé, a-t-il précisé. "Apparemment l'homme était seul et non accompagné", a-t-il ajouté.
"L'affaire est suivie par le procureur de la République car l'agresseur a crié "C'est pour la Syrie" au moment de frapper le policier. Un certain nombre de témoins seront interrogés", a poursuivi le ministre.
La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance confiée à la section antiterroriste de la brigade criminelle et à la direction générale de la sécurité intérieure.
Quelque 900 personnes ont été confinées à l'intérieur de la cathédrale pendant l'intervention des forces de l'ordre. La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s'est rendue très rapidement sur place, a salué le "sang-froid, le professionnalisme et le calme des policiers et du personnel de Notre-Dame" et a déclaré avoir été "impressionnée en entrant dans la cathédrale par le calme" qui y régnait.
Depuis le début de l'année, plusieurs agressions ont visé les forces de l'ordre en France. Le 20 avril dernier, en pleine campagne présidentielle, un policier a été tué, deux autres blessés, lors d'une attaque sur les Champs-Elysées.
Le 18 mars, c'est une militaire qui a été prise pour cible à l'aéroport d'Orly. Le 3 février, un groupe de militaires qui patrouillaient dans le carrousel du Louvre a été visé par un jeune ressortissant égyptien, armé d'une machette.
En juin 2016, deux policiers avaient été tués à l'arme blanche à leur domicile à Magnanville dans les Yvelines (région Ile de France) par un jeune djihadiste.
Le 7 janvier 2016, un an après les attentats contre Charlie-Hebdo, un homme avait tenté de prendre d'assaut un commissariat du 18e arrondissement à Paris, armé d'une feuille de boucher et vêtu d'une ceinture d'explosifs qui s'est avérée être factice.