Dernière mise à jour à 10h22 le 03/08
L'Union européenne est prête à prendre des "mesures appropriées" en réponse aux sanctions américaines contre la Russie, s'il s'avère que celles-ci nuisent aux intérêts du bloc européen, a déclaré mercredi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Dans un communiqué publié par la Commission, M. Juncker s'est déclaré satisfait "en principe" de constater que la loi récemment votée par le Congrès américain avait abandonné "une partie importante" des sanctions originellement prévues contre la Russie, après que l'EU a exprimé son inquiétude.
"Le Congrès américain a en outre promis que ces sanctions ne s'appliqueraient qu'après consultation des alliés des Etats-Unis", a-t-il ajouté.
"Je suis convaincu que nous sommes encore les alliés des Etats-Unis" a déclaré M. Juncker, soulignant que les intérêts européens pourraient en conséquence être pris en compte avant l'application de toute sanction.
Cependant, si cela n'était pas le cas, M. Juncker a averti que l'UE était prête à prendre des "mesures appropriées" en quelques jours à peine, s'il s'avérait que les sanctions américaines nuisaient aux entreprises de l'UE qui font affaire avec la Russie dans le domaine de l'énergie.
"Ces sanctions affecteraient le transport de l'énergie et la maintenance du système de gazoducs russes, qui approvisionnent le réseau de transport du gaz via l'Ukraine. Les nouvelles sanctions américaines pourraient également affecter les efforts de l'UE pour continuer à diversifier son secteur de l'énergie, notamment dans la Baltique", a déclaré le communiqué.
Le président américain Donald Trump a signé mercredi un texte de loi visant à imposer des sanctions à la Russie, l'Iran et la République populaire démocratique de Corée (RPDC), tout en le critiquant comme "très imparfait".
Cette loi imposerait entre autres une amende aux entreprises qui aident la Russie à construire les oléoducs et les gazoducs qui servent à ses exportations. Elle vise plus particulièrement le projet Nord Stream 2, un projet dirigé par le géant de l'énergie russe Gazprom, en collaboration avec cinq grandes entreprises d'énergie européennes.
Nord Stream 2 vise à étendre un gazoduc déjà en place depuis la Russie vers l'Allemagne, en passant sous la mer Baltique.
En réponse à cette nouvelle loi, Moscou a d'ores et déjà ordonné à la mission diplomatique américaine en Russie de réduire son personnel de 755 personnes.