France : Macron annonce la création d'une Fondation pour la mémoire de l'esclavage

Le chef de l'État français Emmanuel Macron a annoncé la création d'une Fondation pour la mémoire de l'esclavage qui ouvrira en 2018, ce vendredi à l'occasion du 170e anniversaire de l'abolition de l'esclavage.

Présidée par Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre du gouvernement Hollande, la Fondation sera logée à l'Hôtel de la Marine où l'abolition de l'esclavage fut décrétée le 27 avril 1848, comme l'a indiqué Emmanuel Macron sur sa page facebook.

"Elle sera dotée de moyens humains et financiers mais aussi scientifiques pour mener des missions d'éducation, de culture, de soutien à la recherche et aux projets locaux", a-t-il précisé.

Évoquant la loi portée par Christiane Taubira, votée à l'unanimité en 2001, qui qualifie la traite et l'esclavage "de crime contre l'humanité", Emmanuel Macron a rappelé que le Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage avait ensuite été créé, et depuis 2006, les hauts responsables français rendent hommage aux victimes de l'esclavage les 10 et 23 mai.

"Les chercheurs nous aident à en comprendre les ressorts, à en reconnaître les traces autour de nous. Les enseignants le transmettent. Des associations en portent la mémoire avec ferveur. Deux journées du calendrier républicain, les 10 et 23 mai, sont désormais dédiées au souvenir de cette tragédie ineffaçable et de ses victimes", a-t-il souligné, expliquant qu'il fallait aujourd'hui aller "au-delà des mots".

"Le temps n'est plus aujourd'hui aux projets. C'est pourquoi, en cette première année de mon quinquennat, je veux, au-delà des gestes symboliques, engager des actes.

Ce 27 avril, à l'occasion des 170 ans de la signature par Victor Schœlcher du décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, je me suis rendu au Panthéon afin de célébrer les grandes figures de l'histoire de France qui ont honoré la République en combattant l'esclavage", a solennellement fait savoir le président français.

Il a indiqué qu'il soutenait le projet d'ériger, dans le Jardin des Tuileries à Paris, "un mémorial national qui rend hommage à ces victimes, comme le demandent légitimement plusieurs acteurs de cette mémoire".

"Et parce que cette mémoire n'est pas seulement française mais aussi américaine, africaine, caribéenne, mondiale, je veux qu'enfin la France ait une institution capable de jeter des ponts et de développer des actions communes avec toutes les nations qui ont avec nous cette histoire en partage", a également déclaré Emmanuel Macron.