Dernière mise à jour à 12h38 le 11/02
La menace que constituent les combattants terroristes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) pour la paix et la sécurité internationales est "à nouveau en hausse", a déclaré mercredi au Conseil de sécurité le chef de la lutte anti-terroriste de l'ONU, Vladimir Voronkov.
Malgré les priorités concurrentes apportées par la pandémie de COVID-19, le chef du Bureau des Nations Unies de la lutte contre le terrorisme (UNOCT), M. Voronkov, a déclaré qu'il était "crucial" pour les Etats membres de rester concentrés et unis pour contrecarrer le terrorisme.
"Bien que l'EIIL n'ait pas développé de stratégie délibérée pour exploiter la pandémie, ses efforts pour se regrouper et revitaliser ses activités (ont) pris de l'ampleur", a-t-il déclaré.
Par vidéoconférence, le responsable onusien a indiqué que les terroristes, également connus sous le nom arabe de Daech, avaient conservé leur capacité à se déplacer et à intervenir, y compris à travers les frontières poreuses.
Parallèlement, le bilan socio-économique et les retombées politiques de la pandémie pourraient rendre les individus encore plus réceptifs à la radicalisation et au recrutement.
Alors que la communauté internationale continue d'être confrontée aux vestiges de l'autoproclamé "califat" du groupe, le chef de l'UNOCT a déclaré que quelque 10.000 combattants de l'EIIL, principalement en Irak, poursuivaient une insurrection persistante, ce qui constitue "une menace majeure, à long terme et mondiale".
"Ils sont organisés en petites cellules qui se cachent dans le désert et les zones rurales et se déplacent à travers la frontière entre les deux pays, menant des attaques", a-t-il précisé.
M. Voronkov a également évoqué la situation précaire de la plupart des femmes et des enfants ayant des liens avec les combattants, en mettant l'accent sur la situation humanitaire et sécuritaire désastreuse dans les centres de détention et les camps de déplacés, "en particulier à Al-Hol".
"Près de deux ans après la défaite territoriale de l'EIIL, quelque 27.500 enfants étrangers sont toujours en danger dans les camps du nord-est de la Syrie, dont environ 8.000 enfants de quelque 60 pays autres que l'Irak", a-t-il précisé, ajoutant que 90% d'entre eux avaient moins de 12 ans.
Se fondant sur l'urgence humanitaire, l'impératif moral et les obligations légales, le responsable de l'ONU s'est fait l'écho de l'appel du secrétaire général aux Etats membres pour "que les adultes et les enfants bloqués en Irak et en Syrie qui le souhaitent puissent être rapatriés".