La Commission de la santé publique du Parlement européen a adopté mercredi une proposition législative marquée par des mesures concrètes visant à accentuer la chasse au tabac, afin de rendre le fait de fumer moins attractif surtout vis à vis des jeunes.
"L'objectif est d'empêcher l'industrie de recruter de nouveaux fumeurs parmi les jeunes", a commenté la rapporteuse, Mme Linda McAvan. Malgré la baisse du nombre des fumeurs chaque année, "un fait inquiétant demeure : 29% des jeunes fument. L'Organisation mondiale de la santé a montré que depuis 2005, cette tendance est à la hausse chez les jeunes dans plusieurs pays", a-t-elle mis en garde.
Le projet législatif interdira l'utilisation d'additifs, tels que vitamines, caféine et taurine, ainsi que d'arômes, tels que la fraise ou le café, pour rendre les produits du tabac plus attrayants.
Seuls les additifs essentiels à la production du tabac, dont le sucre, seront autorisés. L'étiquette ou l'emballage des produits du tabac ne doivent pas suggérer que certains produits du tabac seraient moins nocifs que d'autres.
Les produits du tabac ne doivent pas être semblables aux produits alimentaires ou cosmétiques, par exemple rouges à lèvres. Les cigarettes "fines", c'est-à-dire d'un diamètre inférieur à 7,5 mm, et les paquets de moins de 20 cigarettes seront interdits. Les ventes à distance transfrontalières ne seront pas autorisées.
Dans un communiqué, la Commission de la santé publique a indiqué que 12 ans après l'entrée en vigueur de la directive de l'Union européenne contre le tabac, fumer demeurait la principale cause du décès, puisqu'il tue chaque année 700.000 personnes.
Les mesures prises au fil des années pour réduire le nombre des fumeurs ont eu un impact, puisque celui-ci est passé de 40% dans l'UE 15 en 2002 à 28% dans l'UE 27 en 2012.
Le projet législatif sera mis au vote lors de la plénière du Parlement européen en automne prochain.