Dernière mise à jour à 15h56 le 17/04

Page d'accueil>>Société

Pourquoi y a-t-il chaque année toujours autant de chatons de saule à Beijing ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 17.04.2018 15h45
Pourquoi y a-t-il chaque année toujours autant de chatons de saule à Beijing ?
Les saules pleureurs relâchent beaucoup de chatons au vent, comme une « Neige d'avril ». Photo Liu Jia

Le Bureau des forêts et jardins de Beijing a annoncé le 17 avril qu'il allait prendre diverses mesures cette année pour gérer globalement 300 000 plants femelles de saules. En fait, c'est depuis l'an 2000 que Beijing a commencé à se spécialiser dans la gestion des chatons de saule volants. Plus de 10 ans se sont écoulés depuis. Pourquoi alors les chatons de saules continuent-ils de voler chaque année dans la capitale chinoise ?

Reste d'abord à savoir ce que sont ces chatons volants et la raison pour laquelle ils flottent dans l'air comme des flocons de neige. Selon le professeur Zhang Zhixiang, de l'Université forestière de Beijing, ces flocons qui parsèment l'air de Beijing au printemps sont les graines des arbres femelles du saule et leurs dérivés. C'est justement pour assurer la perpétuation de l'espèce que, chaque printemps, les saules « envoient » ces poils blancs duveteux en l'air, porteurs de graines, utilisant le vent comme moyen de transport pour se diffuser en flottant au gré du vent.

Ce phénomène ne se rencontre pas seulement à Beijing, mais aussi dans les provinces du nord et dans les zones urbaines où l'on cultive généralement du peuplier et des saules, ce phénomène étant par ailleurs d'une saisonnalité et d'une périodicité évidentes.

Bien que la cause première soit claire, elle n'est cependant pas facile à gérer. Les saules que l'on trouve aujourd'hui à Beijing ont principalement été plantés dans les années 1960 et 1970, parmi lesquels les plants femelles occupent une proportion considérable. Quatre ou cinq décennies ont passé, et ces saules femelles ont atteint le stade le plus vigoureux de leur vie, et les chatons qui en résultent sont plus nombreux année après année. Selon des articles des médias, il y aurait quelque 2 millions de plants femelles de saules dans la zone urbanisée de Beijing.

Le phénomène dit de « seconde floculation » est également une raison importante qui rend la gestion de celle-ci inefficace. Zhang Zhixiang a ainsi précisé qu'avec l'accélération de l'urbanisation, on trouve de plus en plus de terrains durcis, ce qui fait qu'après avoir atterri, les flocons ne restent pas attachés au sol : au moindre coup de vent, ils se remettent à voler à nouveau.

Afin d'extirper la racine de la maladie, il a été suggéré que tous les plants de saules femelles qui produisent des nuées de flocons soient purement et simplement coupés. À cet égard, certains experts ont souligné que la gestion des chatons de saule ne veut pas nécessairement dire qu'il faut couper les arbres. Zhang Zhixiang estime que ces saules, en tant qu'espèce d'arbre indigène à Beijing, ont de nombreux avantages en termes de rôle écologique : nul ne peut nier leur contribution écologique malgré tous ces flocons duveteux volant au vent. Le saule est un arbre grand et droit, ayant un bon effet d'ombrage ; il ne perd ses feuilles que tardivement en hiver, et il bourgeonne tôt au printemps, offrant ainsi un bel effet visuel. De plus, les saules, libèrent de l'oxygène tout en fixant le carbone, il a des fonctions rafraichissantes et humidificatrices, il réduit les effets stérilisant des bactéries, et il absorbe nombre de substances toxiques et dangereuses. Sa fonction écologique est donc significative.

Des études ont montré qu'un peuplier d'un diamètre de 20 cm peut absorber 172 kg de dioxyde de carbone, libérer 125 kg d'oxygène et fixe 16 kg de poussière. Un saule du même diamètre peut absorber 281 kg de dioxyde de carbone, libérer 204 kg d'oxygène et fixer 36 kg de poussière.

Précédemment, le responsable des services de jardinage et d'écologisation de Beijing avait également déclaré qu'il ne couperait pas les arbres sur grande échelle à titre de mesure de gestion de la floculation. Pour les saules femelles existants, des mesures sont prises pour les gérer progressivement et les remplacer petit à petit.

Selon le Bureau des forêts et jardins de Beijing, cette année, en termes de palliatifs, les plants femelles de saules verront leurs boutons de fleurs recevoir une injection d'inhibiteurs qui réduiront très fortement la formation des bourgeons de fleurs, et par là même celle de chatons, une mesure qui sera associée à la gestion et la protection des espaces verts des bois, dans le cadre de laquelle la priorité sera donnée à l'élagage des saules femelles au couvert trop dense, ce qui permettra là aussi de réduire la floculation. Dans le même temps, dans la période de temps où la floculation est la plus forte, l'utilisation du lavage à haute pression, un nettoyage assuré en temps opportun, le ramassage des chatons et autres mesures de protection seront mises en œuvre propres à éviter une floculation secondaire au gré du vent. Le traitement de la racine du problème, combinée à l'aménagement paysager et à des projets de rénovation, les saules existants vieux, abîmés ou malades seront progressivement renouvelés, ce qui permettra également de réduire la quantité totale de chatons libérés dans l'air.

Il est enfin à noter que le nouveau cycle de boisement et de reboisement de 1 million de li qui a commencé à Beijing ce printemps a explicitement interdit l'utilisation de plants de saule femelles.

Il semble manifestement que la gestion de ce problème a encore un long chemin à parcourir.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
Partagez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :