Dernière mise à jour à 09h16 le 24/05
Des traces de corrosion et des trous ont été découverts dans les conduits de ventilation de 12 réacteurs de 7 centrales nucléaires japonaises, a annoncé le 23 mai l'Autorité de régulation nucléaire (NRA) nationale, soulevant des inquiétudes sur le fait que des employés puissent être exposés aux rayonnements en cas d'accident. L'organisme de surveillance nucléaire gouvernemental a publié les résultats d'une enquête nationale qu'il avait commandée après une révélation en décembre 2016 selon laquelle la corrosion avait provoqué plusieurs perforations dans les conduites d'air du réacteur n° 2 de la centrale de Shimane de Chugoku Electric Power Co. dans l'ouest du Japon. Le réacteur n'a pas été inclus dans l'enquête.
Une corrosion grave a été découverte à l'unité n° 3 de l'usine de Kashiwazaki-Kariwa dans la préfecture de Niigata, exploitée par Tokyo Electric Power Company Holdings Inc., ce qui pourrait avoir affecté de manière anormale la ventilation de la salle de contrôle centrale. Bien que l'unité n° 7 de la même usine ait passé un test de reprise de fonctionnement, la NRA a déclaré qu'elle inspecterait tout impact dû à la corrosion détectée sur le réacteur. Aucune anomalie associée à la corrosion n'a été décelée dans les 10 autres unités. De la corrosion ou des trous dans les conduits en acier ou en acier galvanisé ont été également découverts dans la centrale de Tohoku Electric Power Co. à Onagawa, la centrale n° 2 d'Atomic Power Co. À Tokai, la centrale Daiichi de Tepco à Fukushima, de sinistre renommée, ainsi que dans les centrales de Kashiwazaki-Kariwa de Chubu, d'Electric Power Co. À Hamaoka, d'Hokuriku Electric Power Co. à Shiga et de Chugoku Electric à Shimane.
Si un accident se produit, des matières radioactives pourraient s'écouler dans la salle de contrôle centrale d'une usine à travers de tels trous, exposant ainsi les employés à des risques d'exposition aux radiations. Tous les réacteurs touchés par la corrosion étaient des réacteurs à eau bouillante, du même type que ceux utilisés à la centrale Daiichi de Fukushima, qui ont déversé une quantité massive de matières radioactives dans l'atmosphère à la suite du séisme et du tsunami de mars 2011. Aucun problème n'a en revanche été détecté dans les réacteurs nucléaires à eau sous pression, car la filtration et d'autres mesures ont lieu près des entrées d'air.
Les trous, dont le plus grand mesure environ 100 cm de large et environ 30 cm de long, auraient été causés par la condensation et l'eau de pluie qui se sont infiltrées dans les bâtiments, ainsi que par les dépôts de sel sur les conduits, sachant que la corrosion s'est étendue à environ 50 mètres de l'entrée d'air et s'est diffusée à partir de la surface interne des conduits. Chugoku Electric a été parmi les premiers exploitants à réagir, décidant d'augmenter le nombre de points d'inspection aux sections près des entrées d'air frais et de renforcer les mesures anti-corrosion, notamment par l'installation d'un déshumidificateur.