La Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne dément ni ne confirme les rumeurs selon lesquelles Spes-Caritas Ndironkeye, vice-président de la commission, et Illuminata Ndabahagamye, chargée des finances et de l'administration de la commission, ont fui le Burundi vendredi soir.
"Pour le moment, on n'a pas eu de preuves tangibles qui attestent le départ de ces collègues. On est dans l'obligation de réserve parce qu'on n'a pas tous les éléments qu'il faut pour s' exprimer là-dessus", a déclaré samedi Prosper Ntahorwamiye, porte- parole de la Commission, Prosper Ntahorwamiye.
M. Ntahorwamiye a avoué qu'il avait échangé avec le président de la CENI, Pierre-Claver Ndayicariye, sur ces rumeurs, mais que tant qu'il n'y a pas encore une réunion formelle, il est difficile de s'exprimer sur cette question qui trouvera une issue avec le temps.
Si leur départ est confirmé, ce sera un coup dur pour le processus électoral en cours car la CENI, qui compte cinq membres, ne peut pas prendre une décision avec seulement trois membres. La prise des décisions exige la présence des trois quarts des membres.
Le président de la République Pierre Nkurunziza devrait convoquer d'urgence une session extraordinaire de l'Assemblée Nationale pour l'approbation de leurs remplaçants à la CENI.
Ces démissions, si confirmées, interviennent à une semaine des élections législatives et communales et à moins d'un mois de l'élection présidentielle.
La Burundi a été plongé dans une crise politique après l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à l'élection présidentielle du 26 juin. Ce dernier, ayant achevé deux mandats, est accusé par l'opposition et des organisations de la société civile de violer la Constitution qui limite à deux le nombre des mandats du président de la République.
Les manifestations qui ont duré plus d'un mois ont coûté la vie à une trentaine de personnes. Les dirigeants des pays de la Communauté est-africaine (EAC), dont le Burundi est membre, vont se réunir dimanche à Dar es Salaam en Tanzanie pour trouver une solution à la crise burundaise.