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La récolte de proximité : des champs à la table (3)

( Source: La Chine au présent )

29.06.2015 08h50

Diffuser le concept de l'éco-consommation

En Chine, les autorités chargées du contrôle-qualité des aliments sont l'une des administrations les plus critiquées. Avec le nombre croissant des scandales alimentaires, l'agriculture bio pourrait offrir un remède aux problèmes de l'agroalimentaire. Des capitaines d'industrie se mettent l'un après l'autre à investir dans l'agriculture. Mais les produits agricoles bio, encore très chers, restent réservés à une clientèle très limitée en nombre.

Selon Shi Yan, ceux qui pourraient se permettre d'acheter régulièrement des produits bio représentent environ 40 % de la population totale de Beijing. Mais d'autres dépenses familiales pèsent lourd dans le budget, si bien que les priorités ne sont pas toujours définies en faveur d'une alimentation bio. Nombre de ménages doivent rembourser des crédits de logement ou autres, ce qui grève leur budget théorique.

Une famille de trois personnes dépense chaque mois environ 1 200 yuans pour acheter de la viande, des œufs et des légumes dans la ferme « Partager la récolte ». Une somme qui est finalement loin d'être énorme. Les uns cultivent les légumes, d'autres achètent leurs produits, cet échange fait vivre tout un secteur économique.

Shi Yan pense que sa vie au village est bien réglée. La réutilisation écologique des aliments et des matières est bien plus facile ici. « Je peux donner des nouilles d'il y a quelques jours aux poulets. » Une chose qui n'est pas possible en ville.

La nouvelle génération grandit dans l'aisance de la vie citadine et elle perd le respect que l'on portait traditionnellement aux aliments. Lorsque les jeunes reviennent à la campagne pour cultiver la terre, ils ont besoin d'un temps d'adaptation. Même Shi Yan reconnaît avoir rencontré des difficultés et elle comprend bien les défis auxquels l'agriculture chinoise doit faire face. Le personnel de son groupe accuse une forte rotation. « En travaillant dans une ferme, nous voyons se profiler un problème qui sera l'éducation de nos futurs enfants. »

Par rapport aux 3,8 millions de villages existant dans toute la Chine, le nombre des fermes AMAP semble dérisoire. Mais Shi Yan ne s'inquiète pas de la petite taille de sa ferme. Elle est seulement triste de voir que de nos jours plus personne ne comprend le proverbe « ce n'est pas un défaut d'être petit ». Le public s'est généralement rallié au point de vue selon lequel les exploitations agricoles géantes et les hypermarchés peuvent seuls résoudre le problème de l'approvisionnement des citadins. Shi Yan considère que « cette logique du gigantisme présente des risques encore plus grands ».

Lorsqu'elle faisait ses études aux États-Unis, l'exploitation où elle travaillait ne comptait que 30 clients-membres. Aujourd'hui, la taille de la ferme de Shi Yan surprendrait le couple qui gère la ferme américaine. « Cela est dû à la différence de valeurs et de mentalité entre les deux pays. Là-bas, toutes les exploitations ne courent pas vers le gigantisme. » En Chine, les économies d'échelle sont la préoccupation générale. « Notre industrie agricole imite le modèle des grandes fermes américaines. Un modèle qui pourtant n'est pas adapté aux pays d'Asie de l'Est », analyse-t-elle.

Après avoir mené son enquête dans plusieurs pays et étudié plusieurs modèles de distribution des aliments, Shi Yan est parvenue à une conclusion : « Le problème n'est pas que nous sommes incapables de fabriquer de bon produits. Notre point faible est que les paysans chinois sont mal organisés. » « Les paysans ne sont qu'un maillon dans la chaîne de fabrication des aliments définie par le capital. Le point terminal de cette chaîne s'éloigne de plus en plus des producteurs. »

Pour Shi Yan, l'avenir de l'agriculture chinoise passe par une meilleure organisation des paysans.

Dans la brochure publicitaire de sa ferme on peut lire : « L'adhésion de 5 nouveaux consommateurs permet d'agrandir la surface cultivée d'un mu (un mu=1/15 ha). 100 adhérents permettent de créer des emplois pour 5 jeunes dans les campagnes. Avec 1 000 clients on peut construire un village durable entier. »

En réponse à la question sur le développement du projet AMAP, elle explique que tout modèle engendre des problèmes si on se limite à un mode de production unique. « Vu sous l'angle de l'écologie, l'idéal serait un modèle diversifié de production et de distribution », conclut-elle.

En novembre 2015, la 6e édition de la Conférence internationale des AMAP se tiendra dans l'arrondissement Shunyi de Beijing. En tant que vice-présidente de l'Alliance agricole de la communauté internationale, Shi Yan y aura un rôle à jouer. Elle espère que l'événement attirera encore plus de personnes vers son projet. Au-delà de « Partager la récolte », elle veut promouvoir la généralisation des concepts d'économie verte et de développement durable. 


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