Dernière mise à jour à 08h46 le 22/10
Les gouvernements doivent considérablement intensifier leurs efforts et renforcer leurs politiques climatiques pour atteindre leurs objectifs d'atténuation, a constaté l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans une nouvelle analyse consacrée à l'atténuation du changement climatiques dans 44 pays et l'Union européenne.
Le rapport intitulé "Atténuation du changement climatique : politiques publiques et progrès réalisés" qui a été rendue publique mardi, passe en revue les politiques climatiques des 34 membres de l'OCDE, ainsi que l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, la Russie, l'Inde, la Lettonie, la Lituanie, et l'UE, lesquels comptent globalement pour plus de 80% dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Ces pays sont de plus en plus nombreux à avoir mis en place des instruments de tarification du carbone, réduit leurs subventions aux combustibles fossiles, investi dans la R&D en faveur des technologies vertes, protégé leurs forêts et fait reculer les émissions des usines, des exploitations agricoles et des décharges, alors que presque tous ont réussi à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB, a observé l'OCDE, ajoutant que les résultats politiques de lutte contre le changement climatique se font encore attendre.
S'agissant ceux qui avaient annoncé avant le mois d'août 2015 leurs contributions nationales après 2020, le rapport montre que les Etats-Unis devraient réduire leurs émissions de 2,3-2,8% par an pour atteindre leurs objectifs post-2020, contre une réduction annuelle moyenne de 1,6 % pendant la période 2005-2012, alors que l'UE devrait parvenir à une réduction de 2,8 % par an pour honorer sa contribution post-2020, contre 1,8 % en 2005-2012.
Comme la Chine et l'Inde ont basé leurs objectifs pour 2020 et 2030 sur leurs émissions par unité de PIB, plutôt que sur des valeurs absolues, l'OCDE a estimé que le découplage entre les émissions et la croissance semble actuellement suffisant pour permettre à ces pays d'atteindre leurs objectifs à l'horizon 2020, mais la Chine devra accélérer ce découplage pour parvenir à son objectif de 2030.
L'analyse fait remarquer que les efforts déployés dans les pays de l'OCDE pour réduire les émissions grâce à l'amélioration de l'efficacité énergétique et à l'exploitation des énergies renouvelables ont été partiellement annulés à mesure de la reprise économique et de la hausse de la demande mondiale de transport et que plusieurs pays se désengagent du nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima et certains se tournent vers le charbon sans captage et stockage du carbone. Ces pays ont encore beaucoup à faire pour se départir des systèmes à forte intensité de combustibles fossiles historiquement responsables du gros de leurs émissions, a souligné l'OCDE.
En ce qui concerne des économies émergentes étudiées, le rapport indique que ces pays, qui sont confrontés à d'autres priorités et défis, devraient également veiller à ce que les politiques adoptées et les infrastructures mises en place ne les enferment pas dans des trajectoires à forte intensité de carbone.