Dernière mise à jour à 08h55 le 14/12
Les 196 parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) ont adopté à l'unanimité samedi soir l'Accord de Paris sur le changement climatiques, qui a conclu de manière satisfaisante la 21e Conférence des Parties (COP21) de la Convention tenue au Bourget, près de Paris.
Le projet d'accord final, dont l'adoption est initialement attendue le 11 décembre, a été présenté à l'ensemble des parties ce samedi matin par Laurent Fabius, président de la COP21 et ministre français des Affaires étrangères.
Vers 19h30 du soir, M. Fabius a donné le coup de marteau final à l'adoption de cet accord dans la salle plénière.
Cet accord historique de 32 pages est composé de 29 articles, qui couvrent les thèmes tels que l'ambition, l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, l'adaptation au réchauffement climatiques, les "pertes et dommages", les financements, les technologies, les revues périodiques, la transparence...
"L'Accord de Paris permet à chaque délégation et chaque groupe de pays de rentrer chez eux la tête haute. Notre effort collectif vaut plus que la somme de tous nos efforts individuels. Notre responsabilité face à l'histoire est immense", a déclaré Laurent Fabius.
Le représentant spécial de la Chine sur le changement climatique et chef de la délégation chinoise, Xie Zhenhua, a déclaré que l'Accord de Paris est un accord "juste, universel, équilibré, ambitieux, durable et juridiquement contraignant", qui lance un signal fort et positif pour mettre en oeuvre le mode de développement vert et sobre en carbone, résilient au changement climatique et durable.
D'après lui, la COP21 constitue un jalon du processus de l'action mondiale contre le changement climatique.
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a qualifié l'adoption de l'Accord de Paris d'une victoire pour l'ensemble de la planète et les générations futures.
Le président français François Hollande a déclaré qu'"aujourd'hui, le monde écrit une nouvelle page de son histoire : nous entrons dès aujourd'hui dans l'ère du bas-carbone".
"Cet accord n'est pas une fin, c'est un début et la France mettra tout en œuvre pour accélérer le mouvement", a-t-il indiqué, soulignant que "le 12 décembre 2015 restera une grande date pour la planète".
Très engagé à favoriser la réussite de la conférence de Paris, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a affirmé que l'Accord de Paris assure un soutien suffisant et équilibré à l'atténuation et à l'adaptation en faveur des pays en voie de développement, notamment les pays les plus pauvres et les plus vulnérables.
"187 Parties ont déjà soummis leurs plans respectifs de contributions nationales (INDCs)", a rappelé M. Ban, en exhortant les autres Parties qui ne l'ont pas faire à le soumettre le plus vite possible.
Pour la secrétaire exécutive de la CCNUCC, Christiana Figueres, il s'agit d'un accord de conviction, de solidarité avec les plus vulnérables et de vision à long terme.
"Les générations suivantes, j'en suis certaine, célébreront le 12 décembre 2015 comme la date où la coopération, la vision, la responsabilité, une humanité partagée et une attention pour notre monde ont pris le devant de la scène - confirmant que sous l'égide de l'ONU, le bien peut être obtenu pour les peuples du monde avec de la créativité et de la volonté politique", a-t-elle ajouté.
L'Accord de Paris a pour but de réaliser une meilleure mise en oeuvre des objectifs de la CCNUCC et vise à "contenir l'augmentation de la température moyenne bien en deçà de 2 degrés" et à "s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 degré" d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle.
Le texte prévoit un bilan collectif des progrès tous les cinq ans.
De plus, les 100 milliards de dollars par an, montant du soutien financier prévu d'ici 2020 pour soutenir les pays en voie de développement, devront être "un plancher" pour l'après-2020, avec un nouvel objectif chiffré à définir au plus tard d'ici 2025.
Selon le secrétariat de la CCNUCC, après son adoption par la COP, l'Accord de Paris sera déposé aux Nations Unies à New York et ouvert le 22 avril 2016, à l'occasion de la Journée de la Terre-Mère, pour une durée d'un an afin d'être signé. L'accord entrera en vigueur après que 55 pays comptant pour au moins 55% des émissions mondiales auront déposé leurs instruments de ratification.