Dernière mise à jour à 16h49 le 04/01
Un récent sondage en ligne mené par un groupe de professeur chinois, a fait constater l’inégalité de traitement entre les enseignants-chercheurs hommes et hommes.
Les résultats ont montré que seulement 25% des 167 professeurs interrogés estiment un équilibre dans leurs établissements dans la répartition entre les deux sexes, alors qu’ils sont 67% à reconnaître que le nombre de femmes reste "assez faible".
En novembre dernier, pendant deux semaines, 1 600 enseignants dans plus de 40 établissements universitaires ont été sondés.
58% des femmes interrogées ont affirmé avoir vécu une discrimination sexiste au cours de leur parcours académique et 65% d'entre elles ont indiqué être traitées injustement dans leur vie quotidienne. Alors que 67% des répondants masculins ont nié l’inégalité hommes-femmes dans l’enseignement, ils sont 82% à déclarer de n’avoir eu aucun comportement sexiste à l’égard de la gent féminine.
Pour Wang Liming, enseignant à l'Institut des sciences de la vie de l'Université du Zhejiang, l'un des initiateurs de l'enquête, la plupart des femmes de carrière se disent souvent victimes de discrimination, tandis que les hommes n’ont pas ce sentiment.
«Cela signifie que la discrimination ne représente pas une politique ou une norme, mais elle implique des jugements sociaux», a expliqué Wang dans un article publié par Caixin.
Jiang Jun, 44 ans, professeur agrégé et médecin généraliste à l'hôpital ophtalmologique de l'Université médicale de Wenzhou, la province du Zhejiang, a noté que de jeunes diplômées ont dû généralement passer de quatre à cinq ans dans leur famille en tant qu’épouse et mère d'un enfant, ou aujourd’hui de deux enfants. Certains hôpitaux refusent donc de recruter du personnel féminin.
Le sondage a révélé que 77% de femmes pensent que si elles étaient un homme, elles auraient eu une tout autre carrière. Ils sont 38% à penser que s’ils n’étaient nés avec l’autre sexe, cela aurait entravé leur parcours professionnel.
Seulement 20% des jeunes femmes parmi 1 075 étudiants interrogés ont déclaré vouloir poursuivre leur cursus universitaire, contre 33% pour les garçons.
Yan Ning, un professeur de 38 ans, à l’institut de médecine de l'Université Tsinghua, a écrit sur WeChat que de plus en plus de femmes en doctorat étaient obligées d’abandonner leurs recherches, sous la pression du mariage et des enfants.
«Je suis très triste de voir un grand nombre de mes excellentes étudiantes contraintes d’interrompre leurs études et leurs recherches en raison d'un préjugé social que les femmes doivent plutôt s’occuper de leur famille», a confié Yan.