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Trois matches qu‘il faut gagner contre le changement climatique

La Chine au présent | 15.01.2016 08h46

En apparence, le changement climatique est une question environnementale. Mais en réalité, c'est plutôt une question de développement et de droit au développement, car le changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre concernent l'économie. Vu sous l'angle du rapport entre environnement et développement, le changement climatique est un dilemme. Que l'on s'en tienne à l'aspect développement en négligeant l'environnement, et l'on sera accusé de ne pas prendre au sérieux les bouleversements climatiques. Que l'on s'en tienne à l'environnement en négligeant l'aspect développement, et on n'aboutira à rien. Par conséquent, en parlant du changement climatique, trois batailles sont à livrer : celle de la sauvegarde de l'environnement, celle du développement, et celle de la capacité à agir. Il y a donc trois groupes de joueurs correspondants : l'humanité contre l'environnement climatique, les pays développés contre les pays en voie de développement, et tous les pays.

D'après les instituts de recherche, l'environnement climatique se modifie progressivement vers un réchauffement dû à l'activité humaine. Par conséquent, l'homme doit intervenir efficacement avant que ce changement climatique ne devienne irréversible. L'action humaine et le changement climatique sont comme deux adversaires. Si l'homme tarde à agir et laisse l'environnement climatique le distancer, l'humanité sera vaincue et risquera l'élimination.

Depuis le moment où l'homme a acquis une connaissance scientifique des changements climatiques, il a commencé à leur faire face. On manque cependant de moyens d'action efficaces. Comment agir ? Cela dépend évidemment de tous les pays, qui sont les briques élémentaires de l'humanité. Mais les pays ne sont pas engagés que dans cette compétition, ils se battent avant tout pour le développement. Si l'on ne résout pas d'abord la question du développement, il est illusoire de croire que l'humanité parviendra à conjuguer ses efforts pour affronter le climat.

Il s'agit donc aussi d'une compétition entre pays développés et pays en voie de développement au sujet du développement. Cette compétition existe depuis toujours, et la loi du plus fort a fait progresser l'humanité. Mais de nos jours, tous les pays se trouvent dans la même galère, ils restent différents les uns des autres sur le plan du développement, alors que leurs droits sont théoriquement égaux. Ce n'est qu'en garantissant à tous les pays un droit équitable au développement que l'harmonie mêlée de divergences règnera sur notre planète. Pour cela, il faut formuler des règles de compétition équitables. Les concrétiser à propos de la lutte contre le changement climatique, c'est introduire le principe de la « responsabilité commune mais différenciée ». Puisque les pays développés ont bénéficié d'un droit d'émettre des gaz à effet de serre avant les autres, ils doivent aujourd'hui assumer une plus grande responsabilité dans la réduction des émissions, préservant le droit au développement des pays pauvres. Par conséquent, la clé de ce match est bel et bien la définition des règles du droit au développement. Avec des règles équitables, les pays pourront apporter chacun leur contribution et prendre part à la lutte contre les changements climatiques.

Mais le troisième match concerne la capacité à agir, et cette fois les joueurs sont tous les pays du monde. Une fois garanti leur droit au développement, ils pourront, dans la mesure de leurs capacités, contribuer à la lutte pour le climat. Jusque-là, on verra apparaître des différences de capacité de réduire les émissions et des rivalités. Afin de tirer un bénéfice maximal dans un temps et un espace limités, on voit tous les pays rivaliser dans tous les domaines, que ce soit en biens matériels ou en savoirs scientifiques, depuis les produits jusqu'aux technologies, les ressources humaines et les systèmes. Dans ce processus, il existe des éléments de coopération aussi bien que de concurrence. Mais les vainqueurs seront finalement les pays capables d'intégrer systématiquement leurs facteurs sociaux, économiques, politiques, culturels et environnementaux. Ces pays sont ceux qui prendront la tête dans la lutte contre les changements climatiques.

En résumé, la lutte contre le changement climatique est une compétition à plusieurs niveaux. Ce n'est qu'en faisant les bons choix que la communauté internationale parviendra à conjuguer ses efforts pour en triompher finalement.

 

*LI ZHIQING est directeur adjoint du Centre d'études de l'économie environnementale de l'université Fudan. (Article publié initialement dans le Global Times du 3 décembre 2015)

(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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