Dernière mise à jour à 08h31 le 15/11
Une récente étude vient de montrer que les écureuils rouges du Royaume-Uni portent des souches de lèpre semblables à celles qui ont affligé handicaps et défiguration aux humains pendant des siècles. Le projet visait à découvrir comment la maladie affecte et est passée entre les écureuils rouges et comment les conservateurs peuvent contrôler sa propagation. Néanmoins, malgré le caractère épouvantable de cette maladie, les experts ont dit que les risques d'attraper la lèpre d'un écureuil sont extrêmement faibles et ont exhorté les personnes vivant à proximité de ces animaux à ne pas paniquer.
Les scientifiques ont testé des échantillons d'ADN de 25 écureuils rouges vivant sur l'île de Brownsea, dans le Dorset, et ont constaté que chacun était infecté par la bactérie de la lèpre Mycobacterium leprae. La souche ressemblait étrangement à celle retrouvée dans le squelette d'une victime de la lèpre ensevelie il y a 730 ans à Winchester, à seulement 69 kilomètres de là. D'autres écureuils rouges d'Ecosse, d'Irlande et de l'île de Wight portaient une autre sorte de bactérie lépreuse, Mycobacterium lepromatosis. Cette souche était étroitement liée à une forme virulente de lèpre humaine endémique au Mexique et dans les Caraïbes.
Chez l'homme, la lèpre provoque des lésions nerveuses et musculaires qui, si elles ne sont pas traitées peuvent conduire à des déformations, des incapacités et à la cécité. Les scientifiques ont minimisé le risque pour les humains, soulignant que la grande majorité des personnes en bonne santé sont naturellement à l'abri de la lèpre et ne seront pas affectées, même si elles sont exposées à la bactérie, car malgré les mythes populaires évoquant la lèpre sautant de personne à personne par simple contact physique, l'infection n'est pas très contagieuse. On estime généralement qu'elle se propage principalement par la toux ou les éternuements.
« La découverte de la lèpre chez les écureuils rouges est inquiétante du point de vue de la conservation, mais elle ne devrait pas susciter d'inquiétudes pour les personnes au Royaume-Uni », a déclaré la professeure Anna Meredith, de l'École royale d'études vétérinaires de l'Université d'Édimbourg. « Nous devons comprendre comment et pourquoi la maladie est acquise et transmise entre les écureuils rouges afin que nous puissions mieux gérer la maladie dans cette espèce emblématique ». Son collègue suisse Andrej Benjak, de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), abondant dans son sens, a déclaré : « Il n'y a aucune raison de paniquer. La prochaine étape logique après cette étude est de contrôler la population d'écureuils rouges à l'extérieur des îles britanniques. Même s'il y a de la lèpre chez les écureuils rouges en Europe continentale, le risque de transmission aux personnes est généralement faible en raison de leur contact limité avec les humains, et du fait que la chasse aux écureuils rouges est interdite dans la plupart des pays européens ».
Le dernier cas enregistré de lèpre indigène contracté au Royaume-Uni date de 1798. Chaque année, environ une douzaine de personnes sont traitées pour la maladie au Royaume-Uni après avoir été infectées à l'étranger. L'infection est encore répandue en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.