Dernière mise à jour à 09h54 le 09/02
Le premier tour de l'élection présidentielle française aura lieu en avril prochain. Ce n'est donc pas une coïncidence si Google et Facebook intensifient leurs efforts pour lutter contre la circulation des fausses nouvelles, à mesure que le rythme de la campagne électorale s'intensifie, et les deux sociétés se sont ainsi associées pour proposer une initiative collaborative visant à combattre la propagation de la désinformation en ligne. Google, par l'intermédiaire de sa filiale News Lab, soutient une plate-forme de vérification collaborative baptisée CrossCheck, qui sera lancée en France le 27 février et continuera tout au long des élections françaises.
Cette plate-forme rassemblera un groupe d'entreprises de médias locales qui alimenteront un site Internet où les internautes pourront signaler les contenus qu'ils estiment douteux ou poser des questions aux partenaires médias de CrossCheck qui y répondront. De leur côté, les entreprises de technologie fourniront des données et des outils pour aider à repérer les faux potentiels viraux se rapportant à l'élection. Le projet Cross Check est dirigé par First Draft News, un organisme à but non lucratif qui compte le laboratoire Google News comme partenaire fondateur et décrit sa mission comme le développement d'outils et de formation visant à « améliorer les pratiques d'approvisionnement, de vérification et de diffusion éthiques des histoires qui émergent en ligne ».
« Le public sera encouragé à participer en soumettant des questions et des liens vers des sites et des contenus sociaux contestés, sur lesquels CrossCheck enquêtera. Ces questions seront toutes répertoriées et bénéficieront d'une réponse sur un site dédié CrossCheck », a expliqué un employé du site Internet. « CrossCheck rassemble l'expertise des médias et des industries technologiques pour s'assurer que les canulars, les rumeurs et les fausses déclarations seront rapidement démystifiés et que des histoires trompeuses ou confuses seront signalées avec exactitude. Avec l'élection présidentielle française comme point de mire, des journalistes d'organisations françaises travailleront ensemble pour trouver et vérifier les contenus circulant en ligne, qu'il s'agisse de photographies, de vidéos, de mèmes, de fils de commentaires ou de sites de nouvelles », a-t-il ajouté.
Cross Check compte actuellement dix-sept partenaires média, à savoir l'AFP (Agence France-Presse), BuzzFeed News, France Médias Monde (via les Observateurs de France 24), France Télévisions, Global Voices, Libération, La Provence, Les Echos, La Voix du Nord, Le Monde, Nice-Matin, Ouest-France, Rue89 Bordeaux, Rue89Lyon, Rue89 Strasbourg, Storyful et StreetPress - qui ont également aidé à concevoir le processus de validation. Mais cette liste n'est pas close, et les responsables de la plate-forme ont invité tous les médias volontaires à les rejoindre.
« Chaque salle de presse participante apportera sa propre expérience, ses ressources et ses connaissances régionales pour accélérer et renforcer le processus de vérification et veiller à ce que des rapports précis soient transmis aux citoyens partout dans le pays et au-delà », a ajouté le site Internet. « Les partenaires de CrossCheck, y compris un certain nombre d'organisations d'information internationales, utiliseront ces rapports dans leurs propres articles, programmes et médias sociaux ». La contribution de Facebook à cet effort inclura un appui à la plate-forme de vérification par des « outils dédiés et des efforts d'alphabétisation médiatique qui aideront à expliquer le processus de vérification et à maintenir le public votant à jour avec des informations confirmées et contestées relatives à l'élection ».