Dernière mise à jour à 09h42 le 19/04
Selon une étude récemment menée, entre 2001 et 2010, l'écosystème terrestre en Chine a retenu en moyenne 201 millions de tonnes de carbone chaque année, un chiffre qui contrebalance le poids des émissions de carbone dues aux énergies fossiles qui s'élève à 14,1%. Ce résultat peut être notamment imputé aux différents projets de sauvegarde de l'environnement tels que le reboisement d'anciennes terres agricoles.
Le 18 avril, toute une série de résultats issus du projet d'étude intitulé « Le stockage du carbone par l'écosystème » ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique américaine Comptes-rendus de l'académie américaine des sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences ou PNAS en anglais). Le projet en question est issu d'un programme spécial et stratégique d'innovation scientifique porté par l'Académie chinoise des sciences (ACS) dont le titre est : « Répondre aux problèmes relatifs aux émissions et absorptions de carbone dans le cadre du dérèglement climatique », abrégé sous le nom de « Programme spécial sur le carbone ».
Le rôle essentiel des forêts dans la retenue de 201 millions de tonnes de carbone chaque année
Selon les résultats de l'étude, l'écosystème terrestre en Chine a, au cours des dix dernières années, joué un rôle important dans la captation du carbone. Entre 2001 et 2010, l'écosystème terrestre a capté en moyenne 201 millions de tonnes de carbone chaque année, un chiffre qui contrebalance les émissions de CO2 dues à la combustion d'énergies fossiles sur la même période et qui pèsent 14,1%.
L'écosystème forestier chinois est le principal capteur du carbone et contribue à hauteur de 80% à sa séquestration, tandis que les champs et les broussailles renferment respectivement 12 et 8% du volume de carbone séquestré. Quant aux prairies, elles emmagasinent autant de carbone qu'elles n'en relâchent, se trouvant ainsi à un point d'équilibre.
Pour la première fois, une étude atteste que les différents projets de restauration écologique menés en Chine contribuent de manière importante à la séquestration de carbone dans le pays. Pour assoir ce constat, l'étude a vérifié directement que l'intervention de l'homme pouvait augmenter de manière efficace la capacité d'absorption de carbone de l'écosystème terrestre.
Parmi les différents grands projets écologiques, on peut citer les projets de préservation des forêts naturelles, les projets de reboisement d'anciennes terres agricoles et les projets de protection des forêts situées dans les bassins du Yang-Tsé et de la rivière des Perles, qui contribuent à eux trois à hauteur de 36,8% à la séquestration du carbone, mais aussi les projets de gestion et de réhabilitation des champs après le battage dont la contribution s'élève quant à eux à 9,9%.
L'étude utilise également une méthode de mesure biologique de différents groupes de plante et démontre qu'il existe une corrélation entre la capacité de production de l'écosystème et les réserves en nutriment des végétaux, révélant ainsi l'efficacité des éléments d'azote et de phosphore dans la production de la plante. L'étude met également en évidence pour la première fois les liens qu'entretient la biodiversité avec la capacité de production de l'écosystème et la capacité d'absorption de carbone du sol, démontrant ainsi que le développement de la biodiversité permet non seulement une capacité productive accrue de nos écosystèmes mais également une plus grande captation de carbone de nos sols.
Il est de notoriété commune que la photosynthèse chez les végétaux est un vecteur d'absorption du CO2 et d'émission d'oxygène. Mais la question que se posent depuis longtemps les scientifiques du monde entier est de savoir comment utiliser « l'éponge à carbone » que constitue l'écosystème terrestre pour absorber davantage de carbone et ralentir ainsi l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Dans la quête d'une réponse à cette problématique fondamentale, les scientifiques chinois marchent une fois de plus aux avant-postes.
La revue américaine PNAS est l'une des revues scientifiques faisant le plus autorité à l'international. Dans les domaines des ressources naturelles et de l'environnement, son influence n'a d'égal que les revues anglaise Nature et américaine Science.
« Dans cette revue présentée sous forme d'album, les résultats de diverses recherches paraissent régulièrement et dans leur intégralité. Ce n'est pas seulement une première pour la Chine mais également une première pour toute l'Asie, et c'est même un fait rare qu'une étude étrangère soit publiée dans cette revue américaine », explique Fang Jingyun, l'un des scientifiques qui dirigent le projet de recherche spécial sur la séquestration du carbone par l'écosystème de l'ACS.
Selon Fang Jingyun, cette parution témoigne de la place de choix qu'occupent aujourd'hui les scientifiques chinois dans les domaines du cycle du carbone, de l'évolution du monde et de l'écologie et montre également les pas de géant qu'ont fait ces derniers dans ces domaines alors qu'ils marchaient auparavant dans l'ombre de la communauté scientifique internationale.