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Pierres taillées retrouvées en Chine : les premiers hommes auraient-ils été jusqu'en Asie ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 16.07.2018 14h36

Une équipe de scientifiques sino-britanniques a fait une découverte prouvant la présence des premiers ancêtres des hommes en Asie il y a 2,12 millions d'années, soit 200 000 ans plus tôt que ce que l'on pensait jusqu'à maintenant.

Des outils en pierre taillée retrouvée à Shangchen, sur l'un des plateaux de la Chine du nord, laissent à penser que les hommes primitifs, ou un de leur cousin proche, habitaient la région. Jusqu'alors, les traces les plus anciennes des ancêtres de l'homme en dehors de l'Afrique étaient celles de Dmanisi, en Géorgie, des traces qui dataient d'il y a 1,85 million d'années.

Ces nouvelles découvertes, qui ont fait l'objet d'une publication dans la revue scientifique Nature, montrent que des hominidés, la famille dont font partie les humains et leurs ancêtres, ont quitté l'Afrique plus tôt que ce que semblait indiquer les traces retrouvées à Dmanisi.

L'équipe chinoise, conduite par le géologue Zhu Zhaoyu de l'Institut de géochimie de Guangzhou, a exhumé 96 types d'outils en pierre taillée aux fonctions diverses.

Les pierres taillées été enfouies sous 17 couches de sédiment sur un des sites de fouille de Shangchen, sur le plateau de Lœss, à environ 1 200 kilomètres au sud-ouest de Beijing.

Toutes ces pierres portent les traces d'une utilisation antérieure. Par ailleurs, des restes d'animaux ont également été retrouvés sur le site.

Les pierres les plus communes étaient en quartzite et en pierres de quartz, probablement issues des contreforts des monts Qinling, situés à un peu moins de 10 kilomètres au sud du site de fouille, mais pouvant aussi provenir des cours d'eau qui s'écoulaient de ces montagnes.

Cependant, nous ne savons pas encore quelle espèce d'hominidé a fabriqué ces outils.

« Notre découverte signifie qu'il est nécessaire de réexaminer la question de la période pendant laquelle les premiers hommes ont quitté l'Afrique », souligne Robin Dennell de l'université Exeter, co-auteur de l'étude parue dans Nature.

Le plus vieux fossile africain connu, attribué à un membre du genre Homo, est une mâchoire humaine retrouvée en Éthiopie qui date d'il y a 2,8 millions d'année.

Jusqu'à maintenant, les plus anciennes traces d'hominidés en Asie se trouvaient en Géorgie, sous la forme de petits os fossilisés et d'artéfacts dont la date d'origine est comprise entre 1,77 et 1,85 million d'années.

Avec cette nouvelle recherche, les scientifiques pensent que les pierres taillées retrouvées en Chine remontent à 1,6 à 2,1 millions d'années.

D'après l'agence France-Presse, Dennell et son équipe de chercheurs ont eu recours à un procédé scientifique appelé « paléomagnétisme » pour retracer la date des couches sédimentaires. Ces couches se sont formées par agglomérat de poussière et de boue avant d'être recouvertes par une nouvelle couche de terre. Tout objet retrouvé à l'intérieur d'une de ces couches date ainsi de la même époque que la couche dans laquelle il est enfoui.

Les deux équipes ont mesuré les propriétés magnétiques des minéraux présents dans les sols pour déterminer quand ils y avaient été déposés.

Les travaux de cette recherche soutiennent également les idées émises par certains scientifiques selon lesquels Homo erectus, l'ancêtre de l'homme, pourrait être originaire d'Asie et non pas d'Afrique.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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