Dernière mise à jour à 13h20 le 20/03
Selon une spécialiste expérimentée connue sous le nom de « Maman Panda », la Chine a commencé à mettre davantage l'accent sur l'amélioration de la qualité génétique et de la biodiversité des pandas au lieu d'augmenter simplement leur population.
Cette spécialiste, Hou Rong, chercheuse en chef à la base de recherche sur l'élevage de pandas géants de Chengdu, capitale de la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), a présenté le changement intervenu la semaine dernière au cours des deux sessions annuelles. Elle est également députée à l'Assemblée populaire nationale.
Depuis son arrivée au centre en 1994, Mme Hou a passé le plus clair de son temps à essayer d'augmenter le nombre de pandas. Il abrite actuellement 195 animaux en captivité.
Aujourd'hui, la reproduction des pandas n'est plus un défi majeur. « Presque tous les bébés pandas de la base survivent tant qu'ils sont en bonne santé à la naissance », a-t-elle déclaré.
Les priorités devaient changer, a-t-elle dit. « Avec 548 pandas captifs dans le pays, nous maintiendrons ou réduirons correctement le taux de croissance actuel. Nous allons nous concentrer sur l'amélioration de la qualité génétique des pandas captifs. En d'autres termes, nous protégerons pleinement la biodiversité des pandas », a-t-elle dit. Le total national est estimé suffisant pour permettre un auto-renouvellement de la population de pandas.
Si la priorité était d'accroître les chiffres, il s'est tout de même avéré qu'un panda captif dans un centre de recherche en Chine était le père d'une centaine de pandas captifs. Cela ne contribue pas à la biodiversité, dit Mme Hou, qui a souligné que le public est de plus en plus sensibilisé à la conservation des animaux en Chine ; chaque fois qu'elle apparaît lors d'événements publics, les journalistes veulent toujours l'interroger sur les pandas.
Par ailleurs, si le centre de Chengdu était auparavant principalement visité par des étrangers, la grande majorité des visiteurs sont maintenant des Chinois. Durant les trois jours de congés du 1er mai, 80 000 Chinois s'y sont précipités en une seule journée.
Hou Rong, qui a exercé les fonctions de député à l'Assemblée populaire nationale depuis 12 ans, a été le premier député à demander la promulgation d'une loi créant le Parc national du panda géant afin de garantir des efforts communs pour protéger les pandas sauvages et les autres espèces présentes dans le parc.
Il existe de nombreuses réserves naturelles et sites touristiques dans les limites du parc qui sont sous l'administration de différentes agences. Sans loi, ils pourraient ne pas travailler ensemble, a dit Mme Hou.
La planification du parc a débuté en janvier 2017, lorsque les bureaux généraux du Comité central du Parti communiste chinois et du Conseil des affaires d'État -le gouvernement chinois- ont publié une note sur le projet.
Le parc couvre 27 134 kilomètres carrés et s'étend sur trois provinces, à savoir 20 177 kilomètres carrés dans le Sichuan, 2 571 kilomètres carrés dans le Gansu et 4 386 kilomètres carrés dans le Shaanxi.
Établir le parc principalement dans des habitats de pandas sauvages revêt une grande importance pour la protection de l'écosystème et de la biodiversité, avec les pandas au centre, a de son côté déclaré Li Chunliang, directeur adjoint de l'Administration des forêts et des prairies, lors d'une cérémonie organisée au bureau administratif du parc à Chengdu en octobre.
Au cours de ses 10 premières années en tant que députée à l'Assemblée populaire nationale, Hou Rong a consacré de nombreuses recherches à la rédaction d'une motion de 50 pages demandant une révision de la loi nationale sur la protection des animaux sauvages.
Certaines de ses suggestions, telles que la protection des animaux sauvages en captivité, ont été adoptées dans la loi révisée qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2017.