Le président américain Barack Obama a entamé mercredi une tournée sur le continent africain, dont la première étape est le Sénégal, un pays voisin de la Guinée, francophone. Le séjour du chef de l'exécutif américain n'a pas fait la Une de la presse guinéenne de ce jeudi, et n'est abordé que dans les divers, quand il s'agit de discussions dans des cafés et autres lieux de retrouvailles dans la capitale.
ce manque d'intérêt pour le voyage du président d'une nation aussi puissante comme les États-Unis s'expliquerait par le fait que les Guinéens sont préoccupés par la crise sociopolitique qui mine le pays, depuis un bon moment.
Les acteurs politiques ne parvenant toujours pas à organiser des élections législatives, alors que l'on tend vers la troisième année du mandat du président Alpha Condé.
Cette crise a bien entendu des répercussions sur le quotidien des Guinéens. La cherté des prix sur les marchés est devenue une réalité. Comme le témoigne C. Kolié, professeur d'Économie : "Nombreux sont les Guinéens qui arrivent à joindre les deux bouts aujourd'hui, avec les prix qui ne cessent de grimper sur les marchés, affectant ainsi sérieusement le panier de la ménagère".
Pour notre interlocuteur, cette conjoncture demeure une "préoccupation pour les populations", confrontées ainsi à un quotidien difficile, ces populations semblent accorder plus de priorité à leur sort. Priant pour que cette crise prenne fin, pour le grand bonheur des Guinéens.
Quant à la visite d'Obama, C. Kolié y voit une prime à la démocratie accordée au Sénégal, par les États-Unis. Car ce pays a toujours su résister aux démons de la "division et de la haine", parvenant ainsi à maintenir un climat serein au niveau de la gestion des institutions républicaines.
M. Bah, employé de banque partage la même vision que C. Kolié. Il pense que les Guinéens regardent tout ce qui se passe du côté de Dakar, avec l'arrivée d'Obama ce mercredi, avec "circonspection".
Conakry n'étant pas parmi les étapes de l'agenda de voyage du président américain, ils souhaitent que leur pays sorte enfin de cette léthargie, dans laquelle il se trouve, par la faute de cette transition interminable.
Ce manque d'intérêt pour cette visite a une autre explication, il s'agirait de celle liée au fait que les USA entretiennent peu de relations avec les pays du continent, surtout en matière de commerce.
"La Chine étant devenue le principal pourvoyeur du continent en marchandises de tout genre", souligne M. Bah.
Il faut noter cette seconde visite du président Obama en Afrique subsaharienne portera sur le Sénégal, l'Afrique du Sud et la Tanzanie, et s'étendra du 26 juin au 3 juillet.
Barack Obama mettra l'occasion à profit pour "encourager des échanges commerciaux et des investissements supplémentaires de la part des États-Unis sur le continent ainsi que le renforcement des institutions démocratiques africaines", selon des sources diplomatiques.
Lors d'une première visite sur le continent, lors de son premier mandat, le président Obama avait choisi l'étape du Ghana, un autre pays de la sous région, pour marquer son entrée sur la terre d'origine de son père.