Le Groupe International de Contact sur Madagascar (GIC-M), conduit par le médiateur à la crise de la Communauté de développement de l'Afrique Australe ( SADC) Joachim Chissano, a exigé, à l'issue de leur consultation au pays, le président de la transition, Andry Rajoelina, l'ancien président Didier Ratsiraka et l'ex-première dame, Lalao Ravalomanana, retirent leur candidature à la prochaine élection présidentielle avant la fin de ce mois.
Après la consultation des entités et partis politiques à Madagascar, M. Chissano a indiqué que seul Andry Rajoelina a affirmé être prêt à se retirer de la course à la magistrature suprême à condition que les deux autres candidats controversés en fassent de même.
Quant à l'ex-première dame, le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, a mentionné que Lalao Ravalomanana reste et restera candidat de la mouvance et il n'y aura aucune alternative.
Didier Ratsiraka persiste également sur sa candidature.
Selon le médiateur de la SADC, des sanctions ciblées vont tomber si ces candidats ne se retirent pas avant la date butoir. L' appui technique et financier dans le cadre du processus électoral devrait être également suspendu en cas de non retrait de ces candidats controversés et par conséquent, le non- reconnaissance des résultats du scrutin.
Par ailleurs, Joachim Chissano s'est déclaré confiant de la tenue des élections cette année.
Le 3 mai dernier, la Cour Electorale Spéciale malgache (CES) a approuvé la candidature de 41 personnalités, dont Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana.
Plusieurs instances de la Communauté internationale appellent les trois candidats controversés à se retirer de la course présidentielle, y compris la Troïka de la SADC, l'Union européenne, l'Union africaine, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le secrétaire général des Nations unies, le sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la SADC, ainsi que le Groupe international de contact. La France a décidé pour sa part de ne plus accueillir sur son sol ces trois candidats considérés comme ceux qui sont à l'origine du blocage du processus électoral en suspendant leur visa.
Initialement fixée le 24 juillet prochain, l'élection présidentielle a été reportée par la CES pour cas de force majeure pour une date encore incertaine. Une concertation des experts des Nations Unies avec la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) mardi prochain analysera le nouveau calendrier électoral pour Madagascar.
Madagascar est en crise politique depuis la fin 2008. Une feuille de route pour la sortie de crise, concoctée par la SADC, préconise la tenue des élections après la mise en place des diverses institutions de la transition.