Le ministre gabonais de la Défense nationale, Pacôme Rufin Ondzounga et son collègue de l' Intérieur, Jean François Ndongou, ont effectué vendredi une descente à Port-Gentil, cité pétrolière et capitale économique du Gabon, pour annoncer la riposte préparée contre les pirates de mer qui ont défié le pays en prenant en otage un bateau pétrolier venu charger du pétrole brut au terminal du Cap Lopez, a-t-on appris dimanche de source proche du ministère de la Défense.
Le 15 juillet dernier, des pirates qui seraient d'origine nigériane ont pris en otage le tanker Cotton, battant pavillon Maltais, immatriculé IMO N°9380380 avec pour Port d'attache Valleta et ses 24 membres d'équipage tous d'origine indienne alorsqu'il venait de charger du brut au terminal du Cap Lopez.
A Port-Gentil, les deux ministres ont réuni tous les opérateurs pétroliers, les armateurs opérant dans la ville ainsi que les principaux chefs militaires.
Les membres du gouvernement ont annoncé le dispositif sécuritaire mis en place pour réserver une riposte féroce aux pirates de mer en cas de récidive.
Port-Gentil est la principale base navale de la marine nationale gabonaise. Tous les bâtiments de guerre, les patrouilleurs et autres moyens de navigation maritime du pays y sont stationnés.
Outre ces outils d'attaque et de riposte, le Gabon aurait accentué sa surveillance satellitaire de ses 800 km de côte. La marine nationale serait sur le pied de guerre.
L'attaque du 15 juillet dernier est très inquiétante pour le Gabon. Elle est intervenue au coeur du poumon économique du pays. Le Cap Lopez abrite, en effet, le principal terminal pétrolier qui permet aux bateaux d'évacuer la production pétrolière du pays vers le marché international. Un refus des armateurs d'y accoster priverait le pays de sa source principale de revenus. Le pétrole contribue à plus de 60% au budget de l'Etat.
Au cours de la rencontre de Port-Gentil, un armateur a suggéré au gouvernement une escorte militaire des navires à leur entrée dans les eaux territoriales gabonaises.
"La solution est à l'étude", a répondu le ministre gabonais de la Défense.