Le Mouvement national de la Société civile et le Parti de la Rénovation sociale (PRS) se sont prononcés en faveur d' un recensement manuel des électeurs à la place du recensement biométrique, en vue des élections générales prévues en novembre prochain en Guinée-Bissau.
Cette position a été rendue publique lundi après la réunion avec le président de la République Manuel Serifo Nhamadjo, qui a entamé des consultations avec les forces vives de la nation sur le mode de recensement à adopter pour les élections.
Cette question du recensement a fait l'objet d'intenses débats ces derniers jours avec en toile de fond les irrégularités dénoncées lors de la dernière élection présidentielle, qui avaient conduit cinq candidats à ne pas reconnaître les résultats du premier tour. Parmi eux figurait Kumba Yala, ancien président de la République, classé deuxième derrière Carlos Gomes Junior, et qui avait décidé de boycotter le deuxième tour. C' est entre les deux tours qu' un coup d' état militaire est intervenu le 12 avril 2012, mettant fin au régime de transition mis en place après le décès du président Malan Bacai Sanha.
"Nous plaidons pour le modèle de recensement manuel, à cause du facteur temps et pour permettre aussi aux partis politiques de bien suivre le processus", a défendu le président de la société civile, Jorge Gomes.
"Selon les informations techniques que nous avons reçues, une durée de six mois serait nécessaire pour le recensement biométrique, contre quatre mois pour le recensement manuel", a-t-il ajouté.
De son côté, le PRS, deuxième force politique du pays, s' est également prononcé en faveur du recensement manuel, qu' il a jugé plus crédible.
"Le PRS approuve un modèle qui permettrait la réalisation du vote le 24 novembre prochain. Le plus important pour nous, c' est le retour du pays à la normalité constitutionnelle", a souligné le secrétaire général de la PRS, Florentino Mendes Pereira.
Dans le cadre des concertations, le président de transition a reçu plusieurs partis politiques, sauf le PAIGC, première formation politique du pays et ancien parti au pouvoir, dont l' absence est justifiée par une crise interne en son sein.
Selon des sources proches de la présidence de la République, la commission chargée de proposer un modèle de recensement a maintenant une semaine pour décider.
La semaine dernière, le représentant du Secrétaire général des Nations Unies en Guinée-Bissau, José Ramos Horta, avait également préconisé un recensement manuel afin de permettre aux partis politiques de suivre le processus.
Les experts électoraux prévoient environ 20 millions d'euros pour la mise en œuvre du recensement biométrique des électeurs, contre environ 5 millions d' euros pour le recensement manuel.