Les affrontements de vendredi entre partisans et opposants au président déchu Mohamed Morsi ont fait au moins 19 morts et plus de 700 blessés à travers le pays, et les violences se poursuivaient tôt dans la matinée de samedi.
La police a arrêté 53 partisans de Morsi qui portaient des armes à feu, des cocktails Molotov et d'autres armes, a rapporté l'agence de presse officielle MENA.
Au Caire, la capitale, des dizaines de milliers d'Egyptiens se sont rassemblés sur la place Tahrir dans le centre-ville et autour du palais présidentiel à Héliopolis pour témoigner leur soutien à l'armée qui a joué un rôle vital dans la destitution du président Morsi.
Des rassemblements similaires d'opposants à Morsi ont également été organisés dans de nombreuses villes du pays.
De leur côté, les partisans du président déchu se sont rassemblés sur la place Rabia al-Adawiya à Nasr City, un quartier du Caire, sur la place Nahda près de l'Université du Caire à Gizeh et dans d'autres provinces.
Le nombre de manifestants pro-armée à travers le pays a été estimé à 29 millions, selon des données collectées par des satellites et hélicoptères militaires, a rapporté MENA en citant une source sécuritaire.
Par contraste avec le calme relatif au Caire, Alexandrie a été le théâtre d'affrontements plus violents entre les deux groupes rivaux. Au moins cinq personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessés, par des balles et par des tirs de pistolets à grenaille pour la plupart, selon un cadre de hôpital local.
Des affrontements similaires ont éclaté dans les gouvernorats de Luxor et de Fayoum et se sont poursuivis pendant la nuit de vendredi à samedi jusqu'à l'aube, blessant au moins 16 personnes. Deux véhicules appartenant aux Frères musulmans ont été incendiés.
Plus tôt vendredi, un juge a ordonné la détention pendant 15 jours de M. Morsi, accusé d'espionnage et d'évasion de prison en 2011, au cours du soulèvement populaire qui a débouché sur le renversement de l'ancien président Hosni Moubarak.
Le président égyptien par intérim Adli Mansour a appelé vendredi les partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi à mettre fin à leur sit-in et à rentrer chez eux.
"Rentrez chez vous et je promets personnellement que personne ne va vous poursuivre en justice", a déclaré M. Mansour vendredi soir dans une interview téléphonique avec une chaîne de télévision locale, s'adressant aux partisans de Morsi, et plus particulièrement aux foules sur la place Rabia al-Adawiya au Caire et sur la place Nahda à proximité de l'Université du Caire à Gizeh.