Le nouveau président de la Coalition nationale syrienne (CNS), principal organe représentatif de l'opposition, Ahmed Assi Jarba, a déclaré que la France avait "une responsabilité historique" à assumer en Syrie, dans une interview publiée sur l'édition de vendredi du journal français Le Monde.
"La France a une responsabilité historique", a affirmé le nouveau chef de la CNS, qui a pris ses nouvelles fonctions début juillet, évoquant la réticence de la France à fournir aux opposants syriens des armes.
M. Jarba, qui a accordé son entretien au quotidien français mercredi, à l' issue d' une entrevue avec le président français François Hollande, est venu à Paris réclamer un appui total des Français, en particulier sur le plan militaire.
"Nous estimons (...) qu' après deux ans de massacres et alors que l' embargo de l' Union européenne sur les armes a été levé (fin mai), une opportunité se présente, pour protéger les civils syriens contre la barbarie du régime", a-t-il estimé.
Il a, en outre, salué l' action de Paris en faveur de l' opposition syrienne, tant d' un point de vue politique et diplomatique qu' humanitaire. "La France a été parmi les premier pays à reconnaître la CNS", a rappelé M. Jarba.
Le président de la CNS a déclaré être en faveur d' une "solution politique, pacifique" au violent conflit syrien qui a débuté en mars 2011, à condition qu' elle aille "dans la direction des objectifs de la révolution".
"Nous n' avons jamais dit au cours des mois qui se sont écoulés que nous sommes opposés à la négociation. Nous ne voulons pas nous battre pour nous battre", a-t-il insisté.
Le chef de l' Armée syrienne libre (ASL), branche militaire de la rébellion, Salim Idriss, qui a accompagné M. Jarba durant son déplacement de deux jours à Paris, a pour sa part dressé le bilan de l' affrontement entre l' armée syrienne régulière et les forces rebelles.
"Sur le plan militaire, l' équilibre des forces reste en faveur du régime (de Bachar al-Assad)", a reconnu le dirigeant de l' ASL, tout en soulignant que le moral de ses troupes restait "très bon". "Nous restons certains d' être victorieux", a-t-il ajouté, mentionnant l' avancée des forces rebelles, notamment à Idlib (nord), à Deraa (sud) et dans l' est du pays.
Le conflit syrien a débuté au printemps 2011 et les affrontements ont fait des dizaines de milliers de morts.