Vendredi, les places égyptiennes ont été envahies par des manifestations de masse, certaines en soutien à la « guerre contre le terrorisme » de l'armée, alors que d'autres étaient organisées par des islamistes soutenant le président islamiste déchu, Mohamed Morsi.
Des foules d'Egyptiens se sont dirigées vers la place Tahrir dans le centre du Caire, autour du palais présidentiel à Héliopolis, ainsi que sur les places centrales d'Alexandrie, de Gharbiya, de Suez et des autres gouvernorats, en réponse à l'appel lancé par le chef de l'armée, Abdel-Fattah al-Sissi, pour que les Egyptiens autorisent l'armée et la police à combattre les violences et le terrorisme.
Par ailleurs, les loyalistes du président déchu se sont rassemblés sur la place Rabia al-Adawiya, dans la ville de Nasr, sur la place Nahda de Gizeh et dans d'autres gouvernorats ; des manifestantes voilées portaient symboliquement à l'occasion des linceuls pour montrer leur détermination à se sacrifier pour la légitimité de Mohamed Morsi.
Des affrontements ont éclaté dans le quartier cairote de Shubra entre sympathisants et opposants de M. Morsi, faisant 10 blessés. Ailleurs, dans les gouvernorats du Delta du Nil de Gharbiya et de Damietta, des affrontements entre les deux parties ont fait au moins 18 blessés.
Plus tôt dans la journée, le ministère public égyptien a ordonné la mise en détention de M. Morsi pendant 15 jours pour espionnage et effraction, décision vivement critiquée par le mouvement des Frères musulmans. M. Morsi est maintenant accusé d' avoir espionné pour le compte du mouvement islamique palestinien Hamas, d'avoir attaqué les institutions policières, d'avoir pénétré dans les prisons et d'avoir mis le feu à la prison Wadi Natrun, où il était détenu pendant les émeutes de 2011.