Des responsables égyptiens ont réitéré mardi leur rejet de la décision de suspendre la participation de l'Egypte aux activités de l'Union africaine (UA).
Ils ont tenus ces propos lorsque Alpha Oumar Konaré, le chef de la délégation africaine composée de neuf membres en visite au Caire, a souligné que la décision de l'UA ne relevait pas d'une conspiration contre le rôle pionnier de l'Egypte en Afrique.
Deux jours après le renversement du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a suspendu la participation de l'Egypte à l'organisation panafricaine, qualifiant d'"inconstitutionnel" le renversement de M. Morsi.
En réponse, l'Egypte a envoyé des émissaires de haut niveau dans plusieurs pays africains pour expliquer son point de vue et réclamer l'annulation de la décision de l'organisation panafricaine.
La délégation de haut niveau de l'UA est en visite en Egypte du 27 juillet au 5 août pour recueillir des informations et consulter les autorités égyptiennes, ainsi que d'autres parties impliquées dans la crise actuelle.
Depuis son arrivée dimanche, la délégation africaine a rencontré le président par intérim Adli Mansour, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense Abdel-Fattah El-Sisi, le ministre des Affaires étrangères Nabil Fahmi, et des représentants de Tamarud -- un mouvement qui a demandé la démission de M. Morsi -- et du Mouvement de la jeunesse du 6 avril.
Mardi, lors de sa rencontre avec la délégation, le ministre de la Justice du gouvernement de transition Amin el-Mahdi a réitéré le rejet de l'Egypte de la décision africaine, soulignant que les conditions de la suspension ne sont pas applicables dans le cas de l'Egypte.
"Le Conseil de paix et de sécurité n'a pas vu la révolution populaire du 30 juin. La position de l'armée était en conformité avec les exigences du peuple, qui voulait un président civil intérimaire et un amendement de la Constitution", a-t-il lancé.
"Les forces armées sont intervenues pour protéger des millions de citoyens pacifiques et empêcher les affrontements", a déclaré M. el-Mahdi, soulignant que ce qui s'est passé en Egypte ne peut être considéré comme un "changement anticonstitutionnel" de gouvernement.
Pour sa part, M. Konaré a refusé de répondre lorsqu'on lui a demandé s'il considérait le changement de régime comme un coup d'Etat militaire ou une révolution populaire.
La délégation souhaite également rencontrer M. Morsi, qui serait incarcéré sans contact avec l'extérieur depuis sa destitution, des représentants des Frères musulmans dont M. Morsi est originaire, du parti salafiste, et des autorités religieuses du pays.