Le président français François Hollande a annoncé jeudi soir qu'il avait décidé de lancer "immédiatement" une intervention en Centrafrique, après l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies.
"Vu l'urgence, j'ai décidé d'agir immédiatement, c'est-à-dire dès ce soir", après que le Conseil de sécurité des Nations Unies eut autorisé une intervention militaire en République centrafricaine, a dit M. Hollande dans une déclaration brève à l'issue d'un conseil de défense à l'Elysée (palais présidentiel).
"600 militaires français sont déjà en place, et cet effectif sera doublé d'ici quelques jours, a déclaré le chef de l'Etat français.
La France coordonnera avec les Africains et bénéficiera d'un soutien des Europées, a-t-il dit, ajoutant que l'intervention de l'armée française sera "rapide", et "n'a pas vocation à durer".
La France est attendue dans ce pays africain pour "eviter une catastrophe humanitaire", a dit M. Hollande, ajoutant que son gouvernement fournira des explications au Parlement dès la semaine prochaine.
Cette déclaration intervient alors que M. Hollande a convoqué jeudi soir un conseil restreint de défense qui réunit autour de lui le chef d'état-major des armées, l'admiral Edouard Guillaud, le chef d'état-major particulier du président, le général Benoit Puga, ainsi que les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian, des Affaires étrangères Laurent Fabius et de l'Intérieur Manuel Valls. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, actuellement en visite en Chine, y était absent.
"Une intervention est nécessaire pour faire cesser des massacres" en Centrafrique, et les militaires français auront un mandat pour "appuyer" les forces africaines à y rétablir la sécurité, a souligné le ministre du Travail Michel Sapin sur la chaîne d'informations BFMTV.
Le financement de cette intervention militaire s'incrit dans le cadre du budget du ministrère de la Défense, et il n'y aura pas de dépenses supplémentaires, a assuré le ministre français, en réponse aux critiques des députés de l'opposition qui craignent que l'action de l'armée française ne fasse augmenter le déficit budgétaire de l'Etat français.
Selon le quotidien français Le Figaro, le général Francisco Soriano prendra le commandement de l'opération française en Centrafrique, dont le nom de code "Sangaris" désigne un papillon rouge.
Environ 250 soldats français ont été déployés jeudi dans le centre-ville de Bangui, a prévenu l'état-major des armées français.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a plus tôt adopté une résolution autorisant le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) "pour une période de douze mois", avec une clause de révision à six mois. Il a aussi autorisé les forces françaises "à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la MISCA dans l'accomplissement de son mandat".
La Centrafrique est proie à des violences depuis décembre dernier, lorsque la coalition des rebelles Seleka avait lancé une série d'attaques qui avaient forcé en mars dernier le départ du président Francois Bozizé.
Avec la reprise des conflits armés dans le nord-est ces derniers mois, la sécurité s'est rapidement détériorée dans le pays, déjà confronté à une crise humanitaire.