"Environ 250 soldats français se sont déployés dans Bangui à la suite des incidents de la nuit (de mercredi à jeudi)", a annoncé, jeudi à Paris, le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Gilles Jaron.
"Vers trois heures (du matin), il y a eu des accrochages entre des ex-Séléka (coalition rebelle ayant renversé le président François Bozizé en mars dernier) et des éléments armés non identifiés à cette heure", a-t-il déclaré, lors d'un point de presse.
"Les forces françaises ont dû réagir", a poursuivi le colonel, précisant que, par conséquent, une partie du contingent hexagonal présent en République centrafricaine (RCA) "s'est déployée dans Bangui", la capitale du pays et théâtre des affrontements de cette nuit.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué jeudi matin que la France déploierait environ 1.200 soldats, après le vote par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une r ésolution autorisant une telle intervention militaire française sur le territoire centrafricain en coordination avec des forces africaines.
"Ce matin, il y a eu des troubles à Bangui (..). On ne sait pas encore l'ampleur de ces troubles, mais c'est vrai qu'il y a eu ces dernières semaines une amplification (des violences)", a dé claré le chef de la diplomatie français dans une interview conjointe à la chaîne d'information BFM-TV et à la radio RMC.
"Hier, il y a eu douze personnes qui ont été assassinées", a poursuivi M. Fabius, faisant référence au massacre de plusieurs é leveurs peuls musulmans qui a récemment eu lieu à une centaine de kilomètres de Bangui.
"Cela prend un tour religieux qui est extrêmement grave et qui n'est pas la tradition de la Centrafrique", a-t-il ajouté. "Il faut mettre fin à cette catastrophe humanitaire et puis rétablir la sécurité. Mais, ce sont d'abord les Africains qui vont le faire", a souligné M. Fabius.
La RCA est confrontée à une crise politique profonde depuis le renversement, le 24 mars dernier, du président François Bozizé par le chef de la coalition rebelle Séléka, Michel Djotodia, qui a pris depuis les rênes du pouvoir à Bangui.
La France s'apprête à envoyer en RCA plusieurs centaines de soldats, une fois obtenu l'aval de l'ONU, en vue, insiste Paris, d' appuyer la force de l'Union africaine devant être déployée sur place : la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA).