Le camp Cassaï, une caserne militaire située sur les berges du fleuve Oubangui qui coule à Bangui, a été la cible de l'attaque menée jeudi dans la capitale de la République centrafricaine (RCA) par des ex-soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) proches du président déchu François Bozizé, a déclaré à Xinhua le porte-parole de la présidence Guy Simplice Kodégué.
Cette attaque marquée par des tirs à l'arme lourde et automatique dès 03h00 locales (02h00 GMT) du matin a causé des dizaines de morts et de blessés, essentiellement du côté des assaillants en provenance de Boy Rabe, un quartier populaire du Nord de Bangui, et de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, à en croire les nouveaux maîtres de la RCA.
"C'était coordonné. Après Bouar, Bossangoa, Bouca, etc., on allait assister à un carnage. Derrière les anti-Balakas (groupes d'autodéfense villageois originellement en guerre contre les coupeurs de route ? NDLR) se cachent des rebelles", a affirmé M. Kodégué qui n'a cependant fourni aucun détail sur l'attaque contre le camp militaire Cassaï, de même qu'au sujet du bilan exact des combats qui ont finalement opposé les assaillants aux ex-rebelles de la Séléka.
Un peu plus tôt, le colonel Michel Narkoyo, ancien porte-parole militaire de la Séléka aujourd'hui commandant de la gendarmerie nationale, a fait état dans un décompte personnel provisoire, d'une trentaine à une quarantaine de morts chez ces derniers déclarés avoir été mis en déroute, contre trois parmi les ex- Séléka puis de nombreux blessés.
Le responsable sécuritaire a dénoncé une tentative de coup d'Etat déjouée après plusieurs heures d'affrontements acharnés.
Selon le porte-parole de la présidence, les assaillants ont investi le siège de l'Assemblée nationale, jusqu'au commissariat du 8e arrondissement de Bangui. "Ils ont été pourchassés jusqu'à leurs derniers retranchements", a-t-il affirmé.
Ces événements surviennent au moment où commence à se mettre la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force multinationale sous mandat de l'Union africaine (UA) chargée de permettre un retour à la paix et la sécurité dans ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale, ainsi que des renforts français.
Après celui décidé il y a moins de deux semaines et étalé de 22h00 locales (21h00 GMT) à 06h00 (05h00 GMT), le président par intérim Michel Djotodia et ancien leader de l'ex-coalition rebelle de la Séléka officiellement dissoute en septembre, a décrété lors d'une adresse à la nation jeudi en mi-journée, un nouveau couvre- feu de 18h00 (17h00 GMT) à 6h00 (5h00 GMT).