Le Kenya met en garde contre le risque d'attentats après la scission d'Al-Shabab

La police kenyane a rapporté jeudi que le groupe islamiste Al-Shabab, basé en Somalie, s'était subdivisé en deux groupes qui rivalisent pour attirer les recrues, et de mettre en garde contre le risque d'attentats lors de cette période de Noël.

L'inspecteur-général de la police kenyane, Joseph Boinnet, a indiqué qu'Al-Shabab s'était subdivisé en deux groupes, l'un maintenant son allégeance à Al-Qaïda, tandis que l'autre prêtait allégeance au groupe appelé État islamique en Irak et au Levant (ISIL).

L'une des factions d'Al-Shabab serait empressée de perpétrer des attentats dans la région d'Afrique de l'Est, prenant pour cible des lieux d'affluence tels que centres commerciaux, points de loisir, restaurants, bus, aéroports, universités et lieux de culte, selon M. Boinnet.

"Ils sont en compétition pour propager un programme djihadiste international, qui pourrait être meurtrier si et quand il se réaliserait", a-t-il dit.

La faction affiliée à ISIL est active autour de la zone de Lafey dans le comté de Mandera près de la frontière avec la Somalie, tandis que celle liée à Al-Qaïda reste retranchée dans la forêt de Boni dans la région sud du Kenya, a-t-il ajouté.

"Certains dirigeants de factions et leurs partisans ont été blessés", néanmoins ils représentent une menace sérieuse pour la sécurité, a mis en garde M. Boinnet.

Les membres de la faction pro-ISIL ont tenté de détourner et d'attaquer un bus lundi à El-Wak à Mandera.

L'attaque a échoué lorsque des passagers musulmans du bus se sont interposés entre les attaquants et les chrétiens, refusant d'être séparés et offrant à ces derniers des hijabs (voiles pour le visage) et des foulards, des actes que M. Boinnet a salué comme "héroïques".

Depuis la localisation récente de la faction active dans la forêt de Boni, une équipe combinée de forces de sécurité y a été déployée pour traquer les combattants.

Les deux factions d'Al-Shabab seraient pense-t-on en compétition pour démontrer leur supériorité et ainsi attirer davantage de soutiens.