Dernière mise à jour à 10h01 le 09/05
Dimanche, le ministère public égyptien a inculpé 67 activistes des Frères musulmans, un mouvement maintenant dissout, pour leur participation dans l'assassinat d'un procureur général égyptien l'an dernier, a annoncé l'agence de presse officielle MENA.
Le procureur général d'Egypte, Hisham Barakat, a été tué dans un attentat à la voiture piégée en juin 2015. Les explosifs, actionnés à distance sur le passage de son convoi, avaient également blessé plusieurs de ses gardes du corps.
Selon l'enquête menée par la sécurité intérieure égyptienne, les accusés auraient été en contact avec le Hamas, un mouvement palestinien basé dans la bande de Gaza. Avec plusieurs membres éminents des Frères musulmans, ils auraient notamment projeté de s'en prendre à plusieurs hautes personnalités de l'Etat, dans le but de provoquer désordre et instabilité dans le pays.
L'accusation a déclaré que les accusés s'étaient entraînés dans les camps militaires du Hamas, dans la bande de Gaza voisine, où ils se sont également procuré les engins explosifs employés dans l'opération.
Le Hamas a nié à plusieurs reprises son implication dans l'assassinat de Hisham Barakat, et a récemment envoyé une délégation au Caire pour tenter de réparer ses liens avec l'Egypte, notamment par le biais de plusieurs déclarations conciliantes.
Le procureur Barakat avait mis en accusation des milliers de partisans de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, lui-même originaire des Frères musulmans, pour des faits de violence et de terrorisme.
Mohamed Morsi a été renversé en juillet 2013 par l'armée égyptienne, suite à des protestations de masse contre sa première année de présidence. A la suite de l'éviction de M. Morsi, ses partisans ont été la cible d'une répression massive, durant laquelle des centaines d'entre eux ont été tués et des milliers arrêtés.
Depuis, le terrorisme anti-gouvernemental n'a fait que se renforcer en Egypte. Des centaines de policiers et de soldats ont ainsi été tués au cours de plusieurs attaques, revendiquées pour la plupart par un groupe terroriste du Sinaï ayant prêté allégeance à l'Etat Islamique.
Dimanche à l'aube, des tireurs non-identifiés ont encore abattu huit policiers dans le district de Helwan, au sud de la capitale, selon un communiqué émis par le ministère égyptien de l'Intérieur.