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Côte d'Ivoire/référendum constitutionnel : "violences isolées" et faible affluence à la mi-journée

Xinhua | 31.10.2016 08h44

Les opérations de vote pour le référendum en vue d'une nouvelle Constitution en Côte d'Ivoire boycotté par l'opposition se poursuivaient dimanche à la mi-journée avec des "incidents isolés" et sans grande affluence dans les bureaux de vote.

Les opérations de vote ont commencé avec un retard en raison de la mise en place du matériel électoral mais également de la présence tardive des membres de la Commission électorale indépendante (CEI) ou des représentants des partis ou groupements politiques.

+DESERT ELECTORAL ET VIOLENCES+

Dans un scrutin où l'opposition a appelé au boycott et promis un "désert électoral", le taux de participation apparaît comme le principal défi.

Après quelques votes au compte-gouttes, c'est le calme plat dans les bureaux de vote où les scrutateurs se tournaient les pouces, a constaté un journaliste de Xinhua.

Dans le centre de vote de l'école libanaise à Yopougon, vaste commune populaire d'Abidjan, un calme plat régnait à la mi-journée.

"Le constat est que les électeurs ne sont pas sortis voter", avoue un scrutateur.

Autre lieu, même décor. Dans les quartiers Sicogi, Sogefiha, Toits rouges de Yopougon, les centres de vote étaient quasiment vides.

Les nouvelles des quartiers au sud d'Abidjan, Treichville, Marcory et Port-Bouet, n'étaient pas meilleures.

Dans le quartier huppé de Cocody, au centre du lycée Sainte Marie, où le président Alassane Ouattara a voté, il fallait patienter pour voir arriver un électeur.

Selon des sources concordantes, des incidents ont été signalés dans des bureaux de vote à Gagnoa (centre-ouest), Yopougon où des partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo ont détruit le matériel électoral.

Après avoir voté peu avant midi, Alassane Ouattatra a déploré ces "violences isolées" et appelé à la "responsabilité" et "au bon sens" des Ivoiriens.

"C'est un référendum, on peut voter Oui ou Non, il n'y a pas besoin d'ériger des barrages", a-t-il dit face à la presse.

"Ceux qui boycottent le référendum de manière violente assumeront leurs responsabilités", a pour sa part prévenu le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko.

Les autorités policières ont annoncé un dispositif composé de 30.000 éléments pour sécuriser le processus électoral sur l'ensemble du territoire.

Des agents des forces de sécurité assuraient une surveillance discrète dans les centres de vote et dans les principales rues d'Abidjan aucun dispositif sécuritaire spécial n'était visible.

Le projet de nouvelle Constitution est une promesse de campagne d'Alassane Ouattara qui veut apporter des modifications à la Constitution en vigueur depuis 2000 contenant, selon lui, les germes des conflits enregistrés en Côte d'Ivoire depuis près de deux décennies avec pour point culminant la meurtrière crise post-électorale de 2010.

Les réformes constitutionnelles portent, entre autres, sur la création d'un poste de vice-président élu en même temps que le président de la République, d'un sénat mais également sur les conditions d'éligibilité à la présidence de la République.

Dans la Constitution de 2000, l'article 35, assimilé à "l'ivoirité", qui exclut tout candidat n'étant pas Ivoirien d'origine, de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d'origine, serait le noeud gordien de toutes les crises survenues en Côte d'Ivoire depuis 1999 avec le coup d'Etat militaire.

Dans sa nouvelle version, l'article stipule que le candidat à l'élection présidentielle doit "être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d'origine".

"L'esprit est de renforcer la cohésion sociale, assurer et garantir le développement, la modernité et le bien-être de chaque Ivoirien", assure le président ivoirien qui soutient que la nouvelle Constitution permettra de "jeter les bases d'une Côte d'Ivoire plus stable et en paix".

Le projet est combattu par l'opposition qui dénonce un acte "inique, cynique, monarchique" et "non consensuel".

Au total 6,3 millions d'électeurs votent dans 20.024 bureaux de vote sur l'ensemble du territoire national et à l'étranger.

Les opérations de vote prennent fin à 18h00 (locale et GMT).

C'est la deuxième fois que la Côte d'Ivoire organise un référendum constitutionnel.

Depuis son indépendance le 7 août 1960, le pays a connu la Constitution du 3 novembre 1960 qui fonde la Ière République et celle du 1er août 2000 qui crée la IIème République.

Le texte soumis à référendum devrait faire entrer la Côte d'Ivoire dans la IIIème République.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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