Dernière mise à jour à 08h54 le 01/12
La mairie de N'Djaména procède depuis mardi au déguerpissement de trois zones occupées de manière anarchique dans le quartier Nguéli, dans le 9ème arrondissement de la capitale, frontalier avec le Cameroun.
La première zone déguerpie mardi, l'a déjà été en 2013. "Mais la même population est revenue pour occuper encore cet espace. Pour des raisons d'aménagement du quartier Nguéli, nous avons jugé utile de les déguerpir une nouvelle fois", a déclaré Mariam Ibet, maire de N'Djaména.
Ce mercredi, c'est une autre zone qui est déguerpie. Selon Mme Ibet, les services du ministère de l'Urbanisme ont déjà fait les études, identifié toutes les habitations, et des terrains ont même été attribués officiellement à leurs occupants. "Les personnes déguerpies seront logées dans le quartier Toukra (dans le même arrondissement, Ndlr)", a-t-elle précisé.
Le maire de N'Djaména a ajouté qu'une troisième zone, tout autour des bureaux des Douanes, sera également déguerpie "pour permettre aux Douanes et aux services de sécurité de bien sécuriser la population".
Ces déguerpissements interviennent alors que le quartier Nguéli vit sous haute tension après la mort d'un jeune de seize ans qui a reçu une pierre lancée par un autre garçon, en marge d'un match de football le 24 novembre. Cet accident a provoqué des affrontements meurtriers entre les communautés dont sont issus les deux adolescents. Conséquence : cinq morts, vingt-six blessés et une cinquantaine de personnes interpellées, selon le procureur de la République, Alghassim Khamis.
"Les déguerpissements n'ont rien à voir avec les évènements de ces derniers jours. C'est juste un hasard et une coïncidence", a affirmé pourtant Mme Ibet.
Des policiers, gendarmes, gardes nomades et militaires continuent de patrouiller et de procéder à des fouilles inopinées dans ce quartier qui fait face à la ville camerounaise de Kousseri. Un couvre-feu y est instauré chaque jour de 18 heures à 6h00.