Dernière mise à jour à 09h50 le 20/01
Adama Barrow est assermenté jeudi après-midi en tant que président de la Gambie dans l'ambassade de Gambie au Sénégal à Dakar, a constaté Xinhua.
Son serment comme troisième chef de l'Etat de son pays, après Dawda Jawara (1970-1994) et Yahya Jammeh, au pouvoir depuis le 22 juillet 1994, a été reçu par Shérif Tambedu, président de l'Ordre des avocats de la Gambie.
M. Barrow a appelé l'unité nationale dans son discours. Selon lui, grâce aux citoyens gambiens, c'est la première fois que la Gambie change de gouvernement par les urnes.
Il a appelé le président sortant gambien à respecter la Constitution, soulignant qu'il allait bientôt former son gouvernement et "retourner en Gambie".
"Nous voulons la paix, et nous invitons tout le monde à cultiver la paix", a affirmé M. Barrow.
La cérémonie s'est déroulée en présence des ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU au Sénégal, et des pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le Sénégal y a été représenté par le Premier ministre Mahammed Dionne.
Candidat de la coalition de sept partis d'opposition, Barrow, accueilli à Dakar depuis samedi, a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 1er décembre dernier par la Commission électorale indépendante. Mais, il n'a pas pu prêter serment à Banjul parce que son élection a été contestée par le président Yahya Jammeh, qui refuse de lui céder le pouvoir en dépit de démarches des chefs d'Etat de la CEDEAO.
Depuis, M. Jammeh est resté sourd aux différents appels de la communauté internationale visant à lui faire entendre raison. Mercredi, quelques heures avant la fin de son mandat, l'Assemblée nationale de la Gambie a adopté une résolution visant à prolonger son mandat par trois mois, une période de l'état d'urgence déclaré par M. Jammeh le 17 janvier.
Les armées du Sénégal et de la CEDEAO sont positionnées le long de la frontière gambienne pour une éventuelle intervention militaire.