Dernière mise à jour à 08h59 le 26/04
A un an de la tenue de cinq scrutins majeurs dont l'élection présidentielle au Cameroun en 2018, l'ex-gouverneur de région Enow Abrams Egbe a été nommé nouveau président du Conseil électoral d'Elections Cameroon (Elecam), l'organe en charge de l'organisation et de la gestion des élections, selon un décret présidentiel publié mardi soir.
L'administrateur civil remplace à ce poste Samuel Fonkam Azu'u, ancien magistrat, après près de huit ans comme premier dirigeant de cet organe électoral créé par une loi votée par l'Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement) en 2008, en remplacement de l'Observatoire national des élections (Onel) contesté par l'opposition.
Le poste de vice-président, occupé par l'ex-bâtonnier de l'ordre des avocats du Cameroun Justin Ebanga Ewodo, a été confié à Mme Amougou née Abena Ekobena Appoline Marie, selon le décret présidentiel lu mardi soir sur les antennes de la radio et de la télévision d'Etat réunies au sein de Cameroon Radio Television (CRTV).
Elecam a été créé sur les cendres de l'Onel en 2008 avec pour mission l'organisation et la gestion des élections au Cameroun, sous l'autorité d'un directeur général, actuellement l'ancien ministre Abdoulaye Babalé issu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), et son adjoint, en la personne d'Eric Essoussé.
Les deux personnalités en incarnent l'instance administrative, chapeautée par le conseil électoral dont les membres sont nommés pour un mandat de quatre ans renouvelables.
L'élection présidentielle d'octobre 2011 largement remportée par un nouveau mandat de sept ans par le président Paul Biya, au pouvoir depuis novembre 1982, a été le premier test électoral d'Elecam, suivie en avril 2013 par les premières élections sénatoriales, puis les législatives et les municipales tenues cinq mois plus tard.
Contrairement au mandat présidentiel, fixé à sept ans depuis 1997, les membres du Parlement (sénateurs et députés) sont élus pour cinq ans au terme d'un scrutin de liste, ainsi que ceux des exécutifs communaux.
Près de trente ans après la restauration du multipartisme sur fond de violences en 1990, le RDPC continue de dominer le jeu politique national. Il contrôle plus de trois tiers des 180 sièges de députés de l'Assemblée nationale et des 100 sièges de sénateurs, sans oublier la majorité des 360 communes du pays. La force de l'opposition, elle, n'a cessé de faiblir au fil des rendez-vous électoraux.