Dernière mise à jour à 08h43 le 07/06
Le retrait américain de l'Accord climatique de Paris doit être un réveil pour l'Afrique, qui devrait adopter des mesures alternatives pour atténuer les effets des changements climatiques face à un financement réduit, a affirmé Sabastiano Rwengabo, un chercheur du groupe de réflexion basé en Ouganda, Advocates Coalition for Development and Environment.
Bien que l'Afrique contribue peu aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle subit les effets néfastes des changements climatiques. Certains pays comme le Nigeria, la Somalie et le Soudan du Sud sont confrontés à une famine qui est partiellement créée à la suite du changement climatique. Environ 20 millions de personnes, y compris celles du Yémen, qui est hors de l'Afrique, courent le risque de mourir de faim, selon les chiffres de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Lorsque les États-Unis arrêteront le financement, de nouvelles stratégies qui ne dépendent pas de ces finances doivent être développées, a déclaré le chercheur africain dans une interview accordée à Xinhua.
En vertu de l'accord de Paris, les pays développés devraient contribuer à un fonds annuel de 100 milliards de dollars pour les pays en développement d'ici 2020.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, dans son rapport de 2016, a indiqué que le coût de l'adaptation au changement climatique dans les pays en développement pourrait aller de 140 à 300 milliards de dollars par an en 2030 et entre 280 et 500 milliards de dollars en 2050.
M. Rwengabo a noté qu'avec des défis mondiaux concurrents tels que l'immigration et la lutte contre le terrorisme, le financement des mesures d'adaptation et d'atténuation des changements climatiques pourrait diminuer.
Il a déclaré que les gouvernements devraient encourager les agriculteurs à conserver de la nourriture au cas où ils auront une récolte exceptionnelle. Cela sera utile dans les moments de réduction des récoltes et des approvisionnements alimentaires en raison des effets sévères du changement climatique.
Il a exhorté les gouvernements à encourager les agriculteurs à irriguer leurs champs en utilisant les technologies facilement disponibles afin d'éviter une éventuelle crise alimentaire. Il a averti que si cela ne se faisait pas, l'insécurité alimentaire, les réfugiés climatiques et les nouveaux conflits pourront continuer.
À mesure que les pays africains se modernisent, ils devraient avoir des politiques environnementales, a affirmé M. Rwengabo, qui a fait savoir que beaucoup de temps sont gaspillés dans les embouteillages dans de nombreuses villes, qui auraient pu être mieux utilisés ailleurs, ce qui exige un système de transport approprié, qui réduirait également les émissions des véhicules à moteur.
Dans le processus d'industrialisation, les pays africains doivent inciter les investisseurs à utiliser des technologies écologiques réduisant les émissions de gaz à effet de serre, selon lui.
L'Afrique devrait insister pour que les industries, la technologie et les compétences introduites en Afrique répondent aux exigences en matière de lutte contre le changement climatique, a-t-il ajouté.
M. Rwengabo a souligné que le monde ne devrait pas accepter l'effondrement de l'Accord de Paris, tout en soulignant que si l'accord s'écroulait, le monde serait condamné, en particulier l'Afrique, qui a déjà commencé à souffrir des effets négatifs du changement climatique.