Dernière mise à jour à 13h39 le 08/11
Le procès en appel de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, jugé et condamné à mort en appel pour un article "blasphématoire", s'ouvrira de nouveau mercredi à Nouadhibou, capitale économique de la Mauritanie, a appris Xinhua de source judiciaire.
La condamnation à mort du blogueur avait été cassée le 31 janvier 2017 par la Cour suprême qui, a décidé de son "jugement par une cour d'appel autrement composée".
Ould Mkheitir, âgé de 32 ans, a été placé en détention en 2014 après avoir rendu public un billet jugé "blasphématoire à l'encontre du prophète Mohamed".
Des organisations de défense des droits de l'homme continuent à appeler à la remise en liberté du jeune blogueur qu'elles considèrent comme un "prisonnier d'opinion".
Des organisations proches de la mouvance islamiste et des mouvements mauritaniens multiplient les manifestations pour exiger son exécution.
Le 3 novembre dernier, les forces de l'ordre avaient interdit plusieurs tentatives de manifestations à Nouakchott contre le jeune Ould Mkheitir.
En décembre 2014, Ould Mkheitir avait été condamné à mort après avoir été reconnu coupable "d'apostasie" par la Cour criminelle de Nouadhibou.
Cette condamnation à mort a été confirmée le 21 avril 2016 par la Cour d'appel de Nouadhibou, laquelle avait procédé à la requalification des faits en "mécréance", une accusation moins lourde que l'apostasie, avant de renvoyer le dossier devant la Cour suprême.
Le condamné a été arrêté en 2014 après avoir publié un article soulignant "l'iniquité" dans le traitement des classes sociales les plus faibles dans la société mecquoise au 7ème siècle.
Dans son article, Ould Mkheitir a révelé aussi "l'injustice" qui a caractérisé le premier siècle de l'Islam, qui se reconnaît aujourd'hui selon lui dans le traitement que réserve la société mauritanienne aux castes, notamment celle des forgerons à laquelle appartient l'auteur de l'article.
Sa condamnation pour apostasie est la première de toute l'histoire de la République islamique de Mauritanie, indépendante depuis novembre 1960.
La loi mauritanienne fortement imprégnée de la charia (loi islamique et première source de droit du pays), prévoit la peine de mort contre l'apostasie ou tout autre acte qui l'exprime.
Prévue par la loi, la peine de mort n'a pas été exécutée depuis 1987, année où des officiers négro-mauritaniens ont été condamnés et fusillés pour avoir commandité un coup d'Etat contre le président de l'époque, Maouiya Ould Sid'Ahmed Taya.