Dernière mise à jour à 08h47 le 17/11
Joice Mujuru, ex-adjointe du président zimbabwéen Robert Mugabe, a appelé jeudi à mettre en place un accord de transition qui permettrait de traiter les questions de reprise économique et de réforme électorale suite à la prise de pouvoir par l'armée dans la nuit de mardi.
Mme Mujuru, limogée en 2014 par M. Mugabe qui affirmait qu'elle tentait de le renverser, est actuellement présidente du Parti populaire national. Elle dirige également un groupement de partis d'opposition, appelée Coalition populaire arc-en-ciel, dont elle est la candidate pour l'élection présidentielle de 2018.
Lors d'une conférence de presse, elle a déclaré que sa coalition appelait les Zimbabwéens à respecter l'état de droit tandis que le pays cherche à restaurer la démocratie constitutionnelle.
"Nous sommes dans un moment où la paix ne peut être réalisée qu'en faisant preuve de la plus grande retenue et en menant des échanges d'idées constructifs en tant que Zimbabwéens. Pour l'avenir, nous pensons au PRC que les développements politiques actuels requièrent une implication collective et un dialogue national de toutes les parties prenantes essentielles du pays", a-t-elle dit.
Outre les politiciens, ces parties prenantes comprennent les organisations religieuses, la société civile, les travailleurs et les étudiants, a-t-elle indiqué.
"Pour assurer le succès d'une telle implication collective, il ne fait aucun doute que nous avons besoin d'un accord de transition qui permettrait de traiter les questions principales de reprise économique et de réforme des processus électoraux", a-t-elle ajouté.
Mme Mujuru n'a pas souhaité commenter la prise de pouvoir de l'armée, mais elle a déclaré que les élections devraient être libres et équitables et que les observateurs devraient être déployés par toute la région, par l'Union africaine et par la communauté internationale, sous l'égide des Nations unies.
Par ailleurs, la veille d'Harare, capitale du pays, restait calme pour la seconde journée depuis l'intervention militaire, tandis que le président Mugabe reste enfermé dans sa résidence privée dans les faubourgs au nord de la ville.
La présence militaire dans les rues du centre-ville était en baisse, et les routes qui avaient été bloquées mercredi ont été rouvertes pour permettre la circulation.
Toutefois, certains véhicules appartenant à l'Agence centrale du renseignement et déployées sur les routes mercredi sur instruction de l'armée y étaient toujours déployés.
Le président sud-africain et président de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), Jacob Zuma, a convoqué mercredi une réunion de ce bloc régional pour discuter de la situation au Zimbabwe, réunion prévue jeudi après-midi à Gaborone au Botswana.
Dans un communiqué, le secrétariat de la SADC a indiqué que cette réunion rassemblerait les ministres en charge des affaires étrangères des pays membres du troïka de la SADC, à savoir l'Angola, la Tanzanie et la Zambie, ainsi que le président du Conseil de la SADC qui est aussi ministre des Relations inetrnationales et de la Coopération d'Afrique du Sud.
M. Zuma a également dépêché des diplomates au Zimbabwe et en Angola mercredi, pour rencontrer M. Mugabe et les commandants des Forces de défense du Zimbabwe qui ont procédé à cette prise de pouvoir.
Des envoyés spéciaux seront également envoyés en Angola pour informer de la situation au Zimbabwe le président Joao Lourenco, qui est l'actuel président de l'Organe de la SADC pour la politique, la défense et la sécurité.
Des rapports non confirmés évoquent une réunion à huis-clos qui serait en cours jeudi, mais certains citoyens commencent à s'agiter face à l'absence d'informations sur ce qui se passe sur le terrain.
Beaucoup de personnes se tournent vers les médias sociaux pour rechercher des informations mais l'essentiel des affirmations sur ces médias sont douteuses ou de source inconnue.
L'Union africaine (UA) a appelé mercredi les parties prenantes au Zimbabwe à résoudre la situation en accord avec la Constitution du pays.
Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré mercredi dans un communiqué que l'UA suivait de près les développements au Zimbabwe.
M. Mahamat a souligné que cette crise devrait être résolue d'une manière qui favorise la démocratie, les droits de l'Homme et le développement socio-économique du pays, exprimant également la détermination de l'UA à travailler avec la SADC pour assurer une résolution pacifique de cette crise.