Dernière mise à jour à 09h58 le 15/01
Le 3 novembre 2015, Li Keqiang et François Hollande participent au Sommet franco-chinois Économie & Climat à Beijing.
La complémentarité
Dans un autre registre, la Chine et la France ont trouvé des atomes crochus dans le Sommet sur le changement climatique de Paris. Armé de sa « diplomatie climatique » lors du sommet de Paris, le président français a aussi réussi à relever sa cote de popularité et à faire oublier la courbe du chômage qu'il promettait d'inverser.
François Hollande avait d'ailleurs effectué une visite officielle en Chine avant la COP21. ll est reparti satisfait des discussions avec les dirigeants chinois et la Chine a soutenu la création du mécanisme de vérification tous les 5 ans proposé par la France lors du Sommet sur le climat. Le président chinois a tenu sa promesse de venir participer à la COP21 à Paris.
Une éclaircie dans les relations diplomatiques sino-françaises écornées ces dernières années à cause de la politique étrangère française atlantiste, même si elles avaient réussi à tenir le cap grâce à des relations stables et égales dues au profit économique avec les investissements chinois en France et le volume du tourisme chinois en France. Une période bien différente de l'ère Sarkozy. Le premier ministre chinois a décrit les nouvelles relations de deux pays comme « prometteuses et adaptées à la tendance».
Pour ce qui est des relations Chine-Allemagne, deux grands pays industriels, elles sont très cordiales. Les deux pays ont tous deux lancé le programme de restructuration industrielle, dit « industrialisation 4.0 » pour l'Allemagne et « made in China 2025 » pour la Chine. La haute technologie de l'Allemagne, le système industriel complet et le marché de l'industrie chinois se complètent. C'est la raison pour laquelle les relations économiques sino-allemandes se développent rapidement ces dernières années.
La chancelière allemande a pris conscience de l'importance des relations sino-allemandes et a régulièrement visité son partenaire chinois (8 fois depuis son premier mandat). Les deux pays connaissent un déséquilibre commercial en faveur de l'Allemagne, les importations d'équipement et de technologies allemandes ne baissent pas en Chine. Les besoins réciproques sont le garant de cette relation stable.
Un avenir gagnant-gagnant
Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne jouent un rôle dominant dans les relations sino-européennes. Le renforcement des relations bilatérales entre la Chine et ces trois pays signifie des avancées conséquentes pour les relations sino-européennes.
C'est pour cela que je pense que les relations sino-européennes se trouvent aujourd'hui à la veille d'un changement du quantitatif au qualitatif. Après 50 ans de développement, la situation des deux parties a connu des changements profonds. Surtout la Chine, qui n'est plus un géant qui ignorait le monde.
Aujourd'hui, au contraire, la Chine se veut un grand pays ouvert et dans une voie d'industrialisation. Dans la diplomatie avec l'Europe, la Chine s'efforce de respecter le concept diplomatique de l' « harmonie du monde », c'est-à-dire que la Chine recherche l'entente respectueuse dans la diversité, et ne considère aucun pays comme un ennemi idéologique.
L'Europe s'est aujourd'hui dégagée du mode de pensée idéologique hérité de la guerre froide et de ses préjugés sur la démocratie chinoise et la Chine. C'est en réalité par intérêt et au vu de la puissance chinoise que l'Europe a commencé à reconnaître la Chine.
Dans le « choc des civilisations » suivant la guerre froide, la Chine, grâce à sa tradition de tolérance, est en train d'établir un exemple de valeur universelle de paix avec sa politique diplomatique « ensemble dans la diversité » et de bénéfice mutuel.
*ZHENG RUOLIN, ancien correspondant à Paris du quotidien Wen Hui Bao de Shanghai.