Dernière mise à jour à 08h21 le 11/07
"La coopération globale entre la Chine et l'UE contribue à la croissance, à la paix et à la stabilité dans le monde. Au vu de la situation mondiale actuelle, les deux parties ont tout intérêt à adopter une attitude positive vis-à-vis de la coopération sino-européenne", a déclaré Zhang Ming, ambassadeur de Chine auprès de l'Union européenne (UE).
La Chine et l'UE sont actuellement engagées dans d'intenses préparatifs en vue du 20ème sommet Chine-UE, qui doit se tenir les 16 et 17 juillet à Beijing, a souligné l'ambassadeur chinois, dans une interview accordée récemment à Handelsblatt, un journal de langue allemande.
"Le sommet devrait permettre d'accomplir un certain nombre d'objectifs. En premier lieu, il apportera la preuve de la détermination de la Chine et de l'UE à approfondir leur coopération pratique, et mettra en avant leur consensus de vues sur les questions internationales et sur l'importance stratégique des relations Chine-UE. En second lieu, il permettra de définir des orientations et d'identifier de nouveaux domaines pour leur coopération future. En troisième lieu, au vu des questions sensibles et des défis mondiaux actuels, nous espérons envoyer un message positif en faveur du maintien du système commercial multilatéral", a affirmé M. Zhang.
Les deux parties considèrent par ailleurs que les négociations concernant le traité sur les investissements bilatéraux sont une des grandes priorités de leurs relations économiques et commerciales, a-t-il ajouté.
UN DEVELOPPEMENT MUTUEL DES INVESTISSEMENTS
S'exprimant sur les inquiétudes de certains pays européens quant à la multiplication des investissements chinois, M. Zhang a déclaré au Handelsblatt que le volume du commerce bilatéral entre les deux parties avaient connu un développement rapide, dépassant les 610 milliards de dollars en 2017, et que les investissements mutuels se développaient naturellement dans le sillage du commerce.
"L'UE est actuellement la troisième plus importante source d'investissements en Chine. Un nombre croissant d'entreprises chinoises se sont maintenant globalisées, et cherchent des partenaires internationaux, dont des partenaires européens. Il ne fait aucun doute que ces investissements ont apporté croissance, emplois et revenus fiscaux aux pays qui les accueillent. Les investissements chinois ont notamment joué un rôle utile et positif lorsque la crise financière a touché l'Europe", a noté M. Zhang.
"Non loin d'ici, dans le ville de Ghent, une usine de l'entreprise automobile Volvo se trouvait dans une situation très difficile en 2008. Puis une entreprise chinoise a racheté Volvo. Grâce à cet apport de capital et d'innovation, l'usine de Ghent a réussi à se redresser", a-t-il indiqué.
IL EST PLUS DIFFICILE D'ALLER DE L'EXTRAVAGANCE VERS LA FRUGALITE QUE L'INVERSE
"Les poches du gouvernement chinois ne sont pas aussi profondes que vous ne le pensiez. Par ailleurs, la grande majorité des entreprises chinoises présentes à l'international sont des entreprises privées", a déclaré M. Zhang, en réponse aux questions du Handelsblatt sur les subventions gouvernementales des entreprises chinoises.
Les entreprises européennes sont très actives sur le marché chinois. A la fin du mois d'avril, les investissements de l'UE en Chine s'élevaient à 120 milliards de dollars, soit 4% des investissements totaux de l'UE à l'étranger. Les investissements de la Chine dans l'UE s'élèvent quant à eux à un peu plus de 80 milliards de dollars, soit à peine 2% des investissements directs étrangers au sein de l'UE, a souligné M. Zhang.
Pour ce qui est de l'ouverture du marché chinois, M. Zhang a réaffirmé que la Chine était déterminée à continuer à ouvrir son marché.
"En octobre dernier et en avril de cette année, la Chine a annoncé de nouvelles mesures d'ouverture de ses marchés. En juin, le gouvernement chinois a annoncé encore plus de mesures dans ce domaine, dont une liste négative d'investissements révisée, qui permet de supprimer certaines restrictions à l'accès aux marchés. Ces mesures comprennent notamment l'ouverture de 22 nouveaux secteurs aux investissements étrangers. Le secteur de l'industrie est maintenant presque entièrement ouvert, et le niveau d'ouverture du secteur des services a beaucoup augmenté", a déclaré l'ambassadeur.
"La Chine tient ses promesses. J'ai vu des commentaires très positifs à ce sujet dans les médias européens et américains, ainsi que de la part de la Chambre de commerce européenne en Chine. L'environnement des affaires en Chine est plutôt bon. Selon une étude de la Banque mondiale, la Chine est remontée de 18 places dans le classement des pays où il est le plus facile de faire des affaires. En termes de facilité de création d'entreprise, elle est remontée de 65 places", a-t-il ajouté.
"Il faut également souligner qu'il y a 20 ou 30 ans - des décennies que j'ai moi-même connues - les investisseurs étrangers étaient mieux traités que les entreprises nationales en Chine. Après l'accès de la Chine à l'OMC en 2001, ils ont commencé à être traités comme les entreprises nationales", a-t-il indiqué.
"Comme le disent souvent les Chinois, il est plus difficile d'aller de l'extravagance vers la frugalité que l'inverse. Il est donc naturel que les entreprises aient des sujets de mécontentement, mais comme je l'ai dit, nous poursuivrons nos efforts pour améliorer l'environnement des affaires", a-t-il conclu.