Dernière mise à jour à 10h34 le 07/08
En réponse à la décision prise lundi par le Trésor américain de désigner la Chine comme "un manipulateur de devises", des experts ont affirmé que la Chine ne remplissait pas les critères pour mériter cette étiquette.
Cette annonce américaine fait suite à la dévaluation de la monnaie chinoise lundi, qui est passée au-delà de sept yuans pour un dollar. La banque centrale chinoise a attribué la dépréciation du yuan à plusieurs facteurs, dont les mesures protectionnistes unilatérales et l'anticipation de tarifs douaniers supplémentaires sur les marchandises chinoises.
"Fixer (la valeur monétaire) au plus bas niveau qu'ait connu le yuan en onze ans a envoyé un signal très clair indiquant que la Chine s'engageait à gérer les menaces", selon Michael McCarthy, stratège en chef du marché australien chez CMC Markets, courtier en instruments financiers dérivés.
Scott Kennedy, un expert du Centre d'études stratégiques et internationales de Washington, a indiqué sur Twitter que sept n'était pas un "chiffre magique", faisant remarquer que le franchissement du seuil des sept yuans du RMB ne causerait pas de dévaluations concurrentielles et ne constituait pas une "preuve de manipulation méritant des représailles américaines".
La qualification de "manipulateur de devises" imposée à la Chine ne remplit pas les critères définis par le Trésor américain, a dénoncé mardi la banque centrale chinoise, ajoutant que cette désignation américaine relevait de pratiques protectionnistes arbitraires et unilatérales qui nuisent gravement aux règles internationales et auront un impact significatif sur l'économie mondiale et les marchés financiers.
"Le Trésor a procédé à ce qui semble être une détermination arbitraire de manipulation de devises puisque la Chine est loin de répondre à tous les critères en question et que ces critères se sont réduits avec le temps", a affirmé à Bloomberg Eswar Prasad, professeur à l'Université Cornell qui a dirigé la division chinoise du Fonds monétaire international.