Dernière mise à jour à 15h04 le 07/06
Une société britannique, qui a mis au point un robot chirurgical, a recueilli 100 millions de dollars auprès de cinq investisseurs, dont le Zhejiang SilkRoad Fund (Fonds de la Route de la Soie du Zhejiang) en Chine.
CMR Surgical, dont le siège est à Cambridge, a créé le plus petit robot chirurgical du monde, appelé Versius, qui effectue de la laparoscopie, ou « chirurgie en trou de serrure », avec des bras mécaniques qui imitent les mouvements de la main humaine.
Le Zhejiang SilkRoad Fund, un fonds créé par le gouvernement provincial du Zhejiang en 2016, investit dans CMR pour la première fois, tandis que les quatre autres investisseurs -Escala Capital Investments, LGT, Cambridge Innovation Capital et Watrium- avaient précédemment contribué à une campagne de financement antérieure qui avait permis de recueilli 46 millions de dollars.
Ces fonds serviront à obtenir l'approbation réglementaire aux États-Unis et en Europe et à mettre le robot sur le marché.
Selon Luke Hares, directeur technique de CMR, si les chirurgiens utilisent des robots pour les aider dans leurs opérations de chirurgie en trou de serrure depuis des décennies, la nouveauté de Versius est qu'il est capable de mener des opérations à un rythme sans précédent.
« L'idée était d'augmenter l'utilisation, de faire un appareil que vous pouvez utiliser trois ou quatre fois par jour, tous les jours », a déclaré M. Hares. « C'est un rythme à comparer aux systèmes actuels qui sont utilisés en moyenne tous les deux jours ». La chirurgie laparoscopique est préférée à la chirurgie ouverte dans de nombreux cas, car elle est moins douloureuse, implique moins de complications et ne demande qu'un temps de récupération plus court pour les patients.
Dans le cadre d'une laparoscopie manuelle, le chirurgien fait une ou plusieurs petites incisions dans l'abdomen et insère un tube contenant des outils chirurgicaux spéciaux et une minuscule caméra, qui est reliée à un écran.
Les niveaux d'utilisation de la chirurgie en trou de serrure sont faibles dans la plupart des pays car la procédure en est compliquée et nécessite un très haut niveau de formation chirurgicale.
« En quelque sorte, vous travaillez avec une longue aiguille à tricoter à travers un point pivot, où vers le haut veut dire vers le bas et inversement », a précisé M. Hares. « C'est incroyablement difficile ».
Un rapport publié en mars par l'Office of Health Economics de Londres a montré que 1,35 million de patients au Royaume-Uni étaient admissibles aux opérations de chirurgie en trou de serrure en 2016 et 2017. Mais seulement 24% de ces patients ont finalement bénéficié de ce type d'opération, le reste ayant subi une chirurgie ouverte.
« Il n'y a pas assez de chirurgiens qui peuvent le faire, et ceux qui le peuvent ne sont pas capables de faire autant de procédures qu'ils le voudraient », a souligné M. Hares.
« Lorsque vous passez à une solution robotique, le déplacement des instruments est simple car le robot se déplace avec les mains du chirurgien dans la même direction », a-t-il ajouté. « Nous rendons l'ensemble plus facile ».
Versius est considéré comme le plus petit robot chirurgical du monde et peut être déplacé partout dans un hôpital et être assemblé pour être utilisé en moins d'une demi-heure, à la différence de la plupart des autres modèles, qui sont volumineux et restent souvent dans les salles d'opération, ce qui entraîne de longues listes d'attente pour leur utilisation.